Archive pour la catégorie ‘Archives anciennes, photothèque’
Posté le 3 juillet 2024 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Les araires gravés du Mont Bégo, une approche technologique et éthnologique, par Henri pellegrini

Posté le 7 mars 2024 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Maison Michel-Clément, jougtiers-boisseliers à Charolles
Alice Michel-Fèbvre est l’une des filles de Claude Michel qui excerça le métier de fabricant de jougs à Vendenesse-les-Charolles dans un premier temps, puis à Charolles, rue Gambetta.
Alice Michel-Fèbvre nous propose un petit historique de l’activité de son père et de son grand-père, en nous livrant ses souvenirs.
Merci à elle pour cette participation.
« Mon grand-père, Pierre Clément né le 16 Octobre 1854, à Vendenesse-lès-Charolles, était installé sur la commune au lieu-dit « Molaise ». Il fabriquait des jougs pour la demande locale.
C’était un travail artisanal qui laissait libre cours à la forme particulière et personnelle qui s’adapterait le mieux à celle de l’animal pour lequel il était destiné, en l’occurence, les vaches et les boeufs Charollais. C’est ce qui fît la renommée du fabricant.
Pour exercer cette activité, il fallait une autorisation du directeur des contributions de l’arrondissement. En effet, le percepteur de Charolles, Monsieur P.Finaud, lui délivra l’avertissement-formule suivant:
« Monsieur Pierre Clément demeurant à Molaise sera redevable de la somme de 58 francs 90, pour exercer l’activité de marchand forain, n’allant pas à plus de 20 kilomètres de sa résidence à l’aide d’une voiture à quatre roues avec collier ».
Depuis, l’atelier de « Molaise » où travaillait Pierre Clément a été détruit au moment de la modification du tracé de la route Express dans les années 1980.
Après la guerre de 1914, Monsieur Claude Michel, né le 12 Août 1885 à Suin, revient au pays, miraculeusement épargné par l’horreur de la Grande Guerre, après sept ans sous les drapeaux, service militaire compris. La paix retrouvée, malgré sa formation d’électricien dans les ascenseurs à Paris, Claude Michel est attiré par son Charollais.
Il épouse en 1919 sa promise, Antoinette, née le 2 Août 1885 à Vendenesse-lès-Charolles. C’est précisément la fille de Pierre Clément, le fabricant de joug bien connu. Le jour venu, après avoir travaillé quelques années avec son beau-père, malgré sa formation d’électricien en ascenseur, il prend tout naturellement sa succession. Il s’installe à Charolles, rue Gambetta. Son atelier a été aussi détruit, il y a quelques année pour dégager une partie des remparts de la ville.
La fabrication de jougs se poursuit jusque dans les années 1950.
Claude Michel va en forêt choisir ses arbres, des hêtres et des bouleaux, il en effectue le cubage avec une étonnante facilité, lui qui se vantait d’aller à l’école uniquement le Jeudi, jour de repos de l’époque. Le calcul mental semblait pour lui d’une évidente simplicité, tant il était doué.
Une fois la matière première repérée et achetée, les arbres étaient abattus à l’aide d’un immense passe-partout. Il avait ensuite recours aux services des rouliers messieurs Machillot ou Burtin de Charolles, avec leurs grands boeufs Charollais attelés pour effectuer le débardage.
Les troncs étaient alors déposés à la scierie Sabatier-Roberjon, route de Mâcon à Charolles, pour obtenir des sections de bois vert dans lesquels seront sculptés les jougs.
A l’atelier, après avoir tracé des repères avec des gabarits, quelques ébauches étaient données à la scie à ruban avant de commencer le travail très physique de ces pièces, qui allaient devenir le moyen d’atteler des boeufs et de leur donner ainsi toute leur puissance de traction.
Il fallait se rapprocher le plus possible de l’anatomie bovine. Quelques fois, une retouche était donc nécessaire suivant l’animal.
A genoux sur le sol de l’atelier, face à ce gros blocs de bois vert, protégé par un immense tablier et un coussin de toile rempli de frisons de bois, il dégrossissait pour ébaucher la forme, à l’aide d’herminettes, de grosses gouges et de planes.
Cela demandait une force évidente pour obtenir enfin, après des heures de travail, la forme désirée.
La finition s’effectuait à la râpe et au papier de verre.
Les formes étaient variables selon le modèle et la région. Trois tailles étaient proposées.
Dans la région, on proposait des jougs découpés Charollais et des jougs droits. Pour l’Auvergne où il avait une clientèle de grossistes, il proposait un modèle particulier.
La famille de Gramont de Lugny-lès-Charolles, qui possèdait une exploitation sucrière dans le bassin de l’Ile de France, avait fait une commande d’une vingtaine de jougs qui étaient partis pour lier les boeufs de l’exploitation. Ils avaient été payés en numéraires et en nature avec du sucre en poudre.
La production était gravée sur le bois avec un fer chauffé au rouge: c’était la signature de l’artisan-artiste CLEMENT.
A la vente, ils étaient accompagné d’accessoires:
Les « cordets » en cuir torsadé, qui soutiennent l’attelage au joug.
Les « pieumets » , petits coussins de paille de seigle qui protége la tête des boeufs ou des vaches attelés de la tension des liens.
Les sangles appelées « layoure » ou « liures » en cuir.
Les « vire-mouches » avec ses ficelles qui, pendues devant les yeux, et par leur mobilité continue, éloignaient les insectes.
Mon père travaillait beaucoup et de toutes ses forces, pour réaliser durant l’hiver, des réserves de matériels à vendre avant les ventes de printemps et de la belle saison.
Il employait plusieurs personnes suivant la demande, mais a toujours eu un employé embauché à l’année.
J’ai grandi dans cette atmosphère où l’odeur du bois s’est révélée inoubliable. Les années ont passé, la demande de jougs s’est peu à peu ralentie avec le remplacement progressive des bovins de trait par les chevaux puis par la mécanisation qui s’installait.
Dans le courant des années 1920, il a fallu pour assurer la stabilité financière de la famille, s’orienter vers d’autres fabrications, avec toujours cette merveilleuse matière première qu’est le bois.
C’est ainsi que barattes, moules à beurre ovales ou rectangulaires à décors de vaches, de fleurs ou de glands, cages à fromages, garde-manger, broyeurs à pommes de terre, vêleuses, ruches en bois, râteaux à blé et à foin en bois, selles à laver, battoirs à linge, pelles à grain, manches de faux, faux à blé avec un râteau intégré, fléaux, jeannettes sur pied (50X15) de repasseuse pour repasser les manches de corsages et de chemises, des « potets » (couffin d’aiguisage ») que l’on pendait à la ceinture, et qui contenaient la pierre d’aiguisage pour affûter les faux.
Les jouets en bois sont venus renforcer la gamme des produits:
Tricycles, brouettes d’enfants, trottinettes, luges et aussi tableaux noirs d’écoliers.
Les affaires étaient prospères. Il fallut même adapter la fabrication aux besoins de la clientelle Auvergnate, notamment pour les jougs et pour la forme des râteaux à foin avec une certaine courbure de dents, obtenue par immersion dans l’eau bouillante.
On a changé de siècle depuis, mais la merveilleuse aventure est intacte dans mes souvenirs. Mon père était de ceux qui trouvaient le bonheur dans le travail.
Avec l’âge, lorsqu’il cessa son activité vers 1955, il continua malgré tout à aller tous les jours à son atelier « tourner autour de son établi » comme il aimait à le dire. »
Alice Michel-Fèbvre.
Cliquez sur les photos pour les agrandir
Fers à marquer
Carte mentionnant en haut « Fabrique de jougs »
et en bas à droite « cordes, liures cuir, cordets etc ». Ce sont là tous les accessoires nécessaires à l’utilisation des jougs Charollais (dans cette région du Charollais et du Brionnais, les liens sont mixtes en cuir et corde, les cordets sont les anneaux de traction en cuir tressé).
Monsieur Michel à gauche et un ouvrier, devant l’atelier, rue Gambetta à Charolles
Lettre de commande de jougs
Stand de la foire-exposition de Paray-le-Monial
On y voit, à gauche de la photo, sur un présentoir, les jougs découpés Charollais rangés par taille, et tout en haut, les jougs droits.
Dépliant mentionnant en bas à gauche, « jougs droits et découpés ».
Toute la famille devant l’atelier rue Gambetta
Posté le 10 septembre 2023 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Géographie et ethnologie de l’attelage au joug en France du XVIIe siècle à nos jours, livre de Mariel Jean-Brunhes Delamarre, 1969
Voici le PDF d’un livre de Mariel Jean-Brunhes Delamarre.
Cette Géographe et ethnologue Française (1905/2001) a beaucoup travaillé sur le milieu rural en France pour en noter de nombreuses données.
Merci à Philippe Berte Langereau (Cliquez ici pour voir) pour nous avoir communiqué cet ouvrage de référence sur les jougs paru en 1969 et aujourd’hui introuvable:
Géographie et ethnologie de l’attelage au joug en France du XVIIe siècle à nos jours
Cliquez sur le lien ci-dessous pour le consulter.
livre jougs M Brunhes Delamarre
Voir aussi le PDF sur son œuvre par Martine Segalen:
Posté le 2 septembre 2023 - par attelagesbovinsdaujourdhui
appel pour information au sujet d’un collier entièrement en bois.
Elke treitinger nous a communiqué ce mail avec des photos pour un appel au sujet d’un collier entièrement en bois dont on ne connait rien.
Si quelqu’un a des indices communiquez nous vos connaissances!!!Merci!
Contact: aba.attelagesbovinsdaujourdhui@gmail.com
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Cher Monsieur,
je demande l’aide de nos bouviers français au sujet d’un collier sculpté provenant du musée ethnographique de Ljubljana dont voici les photos.
Le musée n’a aucune information à ce sujet ; je demande partout, plus il y a de personnes au courant, plus l’information est intéressante. Si vous avez déjà vu ce genre de choses ou si vous en avez déjà fait l’expérience, n’hésitez pas à nous le faire savoir !
Le collier est entièrement sculpté en bois, jusque dans les moindres détails ; seules les attaches pour les cordes de traction sont en fer. Il est nettement plus petit que les tailles de colliers habituelles ; c’est pourquoi nous supposons qu’il a été sculpté pour des ânes (mulets ?), en raison de l’angle supérieur horizontal du collier.
l’angle inférieur du collier est ouvert et présente des fentes de chaque côté dans lesquelles étaient insérés soit deux bâtons, soit un arc en bois. Les trous sont bien visibles dans l’espace vide en haut et ils seraient protégés dans les fentes
il n’y a pas non plus d’indication sur son âge, si ce n’est qu’il faisait déjà partie de la collection du musée avant que celui-ci ne soit construit.
Quelqu’un s’est donné beaucoup de mal et nous espérons ainsi trouver des indices…
Bien à vous et reconnaissant pour vos efforts
elke treitinger
Posté le 14 décembre 2021 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Film « Les Fajoux » de jean dominique lajoux (1971), site du CNRS: taille d’un joug, attelage des vaches, témoignage de vie.
Cliquez ici pour voir le film.
Cliquez ici pour aller sur le site du CNRS.
Laurent Girbal et sa soeur Joséphine sont les derniers habitants des Fajoux, hameau isolé de l’Aubrac. Ils mènent la vie laborieuse des paysans de jadis, vivant en quasi autarcie.
Joséphine prépare la soupe. Pendant le repas qui se déroule en silence, la télévision débite les actualités du jour.
Puis Laurent fabrique un râteau à foin et taille un joug, pour ses travaux agricoles. Joséphine va faire boire les vaches, sous la neige.
Pendant l’été, ils ramassent les foins, et en automne arrachent les pommes de terre.
Tout au long du film, Laurent Girbal évoque la vie et les travaux agricoles dans les années 1920, époque de sa jeunesse.