Archive pour la catégorie ‘Bouviers’
Posté le 21 avril 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
18ème rencontre internationale des bouvières et des bouviers à Châtelus-Malvaleix 28 mai au 1er juin 2025
18ème rencontre internationale des bouvières et des bouviers à Châtelus-Malvaleix lors du long week-end de l’Ascension 2025
Organisée par AABA, l’Association Attelages Bovins d’Aujourd’hui
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Mercredi 28
accueil et mise en place
Jeudi 29
9h accueil des nouveaux arrivants
10h tour de table. Chacun expose ses attentes concernant la rencontre.
11h présentation de bovins et échanges sur les typologies et morphologies des animaux aptes à travailler.
12h30 repas
14h le débourrage. Seront présents des animaux de tous âges, mâles et femelles, à plusieurs stades de l’éducation.
16h exercice de travail en solo, principalement au collier, et mise aux guides
18h soins aux animaux, traite, puis repas. (Lors des traites, possibilité de s’initier à la traite manuelle et à la fabrication paysanne du fromage.)
Vendredi 30
8h traite
8h30 petit-déjeuner
9h30 initiation au fauchage et récolte d’herbe verte pour les animaux
10h30 ostéopathie : étude des premiers soins et échanges sur les différentes méthodes d’ostéopathie ; soins à prodiguer aux pieds et aux onglons (parage, ferrage).
12h repas
14h Selon la météo :
soit : fenaison : faneuse à fourches, râteau faneur pour andainer, charrette à charger en vrac,
soit : épandage de fumier avec un épandeur à traction animale.
16h assemblée générale à la salle des fêtes de Châtelus-Malvaleix
19h soins aux animaux, traite, puis repas
Samedi 31
8h traite
8h30 petit-déjeuner
10h répétition générale du cortège de l’après-midi. Ce sera l’occasion d’avoir un aperçu de tous types d’attelages : collier, joug de nuque double ou simple, joug de garrot, jouguet frontal. Différents outils tractés, du trinqueballe à la charrette d’herbe. Petit veau traînant une branche.
12h repas
14h préparatifs
15h cortège. Activités autour des animaux attelés selon météo et selon attentes des participants.
Dimanche 1er juin
matin La grande attelée. Tous les attelages présents seront préparés à partir de 9h30 et alignés pour la grande attelée. Charge tirée à définir selon l’attelage mis en place.
11h apéritif et pot d’honneur au salon du vin et du livre de Châtelus-Malvaleix
12h30 repas
14h pour ceux qui restent, chantiers-démonstrations possibles selon les aspirations des personnes encore présentes.
Des changements sont susceptibles d’être apportés au programme en fonction de la météo.
La ferme du Mail invite les participants. Les repas sont pris en commun. Vos spécialités ou les produits de vos fermes sont les bienvenus. Chacun est invité à participer à l’élaboration des repas et à l’intendance générale. Pour l’hébergement, est mis à disposition des participants un couchage en grange de type dortoir ; prévoir tapis de sol et sac de couchage. En outre différents lieux sont proposés pour camping-cars, camionettes ou tentes. Pour les personnes souhaitant ou nécessitant un certain confort, il existe l’auberge des voyageurs
https://aubergedesvoyageurs.wixsite.com/aubergedesvoyageurs
et des gîtes (petits cabanons) au camping municipal
https://www.chatelus-malvaleix.fr/hameau-de-gites-et-camping-municipal
Veillez à anticiper vos réservations.
Version numérique : rencontre_bouviers_Chatelus_2025
Contact téléphonique organisation: 06 33 65 18 39 ou 06 19 05 79 85
Posté le 11 avril 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Un éleveur témoigne de l’intelligence et des qualités de la race Casta – Pyrénées 2025
Race Casta
La Casta est reconnaissable à sa robe châtain plus ou moins foncée, ses muqueuses claires, ses cornes en lyre évasée. Cette vache au caractère bien trempé peut évoluer sur tous types de terrain. Autrefois traite, son lait est à l’origine du célèbre fromage de Bethmale. Les bœufs étaient autrefois considérés comme la « Rolls Royce » des bœufs, en raison de leur intelligence innée et de leur volonté de travailler, de la robustesse de leurs sabots et parce qu’ils n’avaient pas besoin de nourriture supplémentaire pendant les périodes de travail.
Caractéristiques :
Hauteur au garrot femelles : 135 cm
Hauteur au garrot mâles : 140 cm
Poids adulte femelles : 600 kg
Poids adulte mâles : 800 kg
Mes expériences avec les Casta
J’ai commencé à élever des Casta en 2015. J’ai été immédiatement impressionné par leur intelligence et leur profonde sensibilité.
Ils semblaient sauvages et portaient leur domestication comme une robe qu’on pouvait abandonner à tout moment.
Petit à petit, à force de patience et de douceur, j’ai gagné leur confiance et découvert à quel point c’était une race incroyable.
Menacées d’extinction dans les années 80, elles se sont suffisamment rétablies pour avoir une population relativement stable, même si elles restent en danger.
À mon avis, leur réputation, qui les a parfois valus d’être qualifiées de vache du diable ou de race la plus têtue de France, est totalement injustifiée !
Certes, il faut du temps pour les rassurer sur le bien-fondé de nos motivations, mais une fois cette confiance établie, la relation et le contact qu’elles offrent sont tout simplement incroyables.
Suite au suicide d’un frère bien-aimé, les Casta m’ont aidée à traverser une période très difficile. Pour les remercier de leur soutien, je me suis sentie obligée de relancer mon projet avec eux et ils sont désormais au cœur des stages que je propose chez moi en été, où mes hôtes peuvent venir passer du temps en leur compagnie.
En bref, je suis un peu obsédée par eux – et heureusement !
Ils vivent au moins la moitié de l’année dans un mélange de feuillus et de résineux. Ils se plaisent très bien en forêt, où les hêtres, les chênes et les frênes leur fournissent une nourriture très riche en minéraux du printemps à la fin de l’été. Ils ont également accès à des pâturages de bonne qualité, entièrement bio.
En hiver, ils ne mangent que du foin – pas de farine ni d’autres compléments alimentaires. Mon objectif a toujours été de proposer un élevage le plus naturel possible. Je n’ai que très rarement besoin de faire appel au veto et l’ambiance au sein du troupeau est généralement d’un calme absolu.
MOUNTJOY David
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Being with Cows Retreats
Raulet
11230 Saint Benoît
France
+33 7 86 10 18 42
Posté le 4 avril 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Un voyage de bouviers à travers la France 2022
En 2022, des jeunes bouviers vendéens partent sur les routes française pour rencontrés jougtier et bouviers. A leur retour, ils ont rédigée cet article qu’ils nous ont fait parvenir.
A voir également en cliquant ici.
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Novembre 2021, au vu de la bonne ambiance et la convivialité qui est installé au sein du groupe, “Lionel Rapin”, responsable de l’académie junior des bouviers propose à ses élèves un voyage pédagogique et culturelle en Alsace pendant le weekend de l’ascension 2022 pour partir à la “rencontre des bouviers de France”. Cela permettra d’échanger sur les différentes pratiques de la traction bovine. Cet échange se fera durant les journées « les bovins d’abord », organisé par “Philippe KUHLMANN” (Cliquez ici pour voir), un des meilleurs dresseurs d’Europe de bœufs. Un détour par chez “Michel NIOULOU” (cliquez ici pour voir), à Mâcon, est organisé aussi car c’est l’un des derniers fabricants de jougs de France. A l’annonce de cette grande nouvelle, 7 bouviers décidèrent de prendre part au voyage car cela enrichira leur apprentissage. Lionel, Léonnie, Julien, Benjamin, Hugo, Xavier et Corentin, passionnés par les bœufs et la traction, participent à ce weekend.
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Jeudi 26 mai 2022
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Premier jour d’un long weekend, le grand jour est arrivé pour nos bouviers puyfolais. Rendez-vous à la Menanterie pour le traditionnel café du matin. Les retardataires habituels sont à l’heure voir en avance, première historique, malgré des petits yeux chez certains. Le café fait du bien, les premières expressions commencent à se faire entendre : “le weekend de l’ascension est un weekend de 4 jougs (parole de bouvier)”. Les pains au chocolat savourés et le café avalé, il est l’heure de charger le véhicule. En voyant le nombre de sacs et les glacières, les premières questions se posent : le véhicule sera-t-il assez grand ? Qui a le repas de midi ? Où sont les planches à palets et les brioches ?
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Le véhicule chargé, 11h30 nous voila parti pour traverser la France direction Mâcon en Saône et Loire. Le trajet va être long mais il se fera dans la joie et la bonne humeur. Les premiers remontants et les musiques campagnardes nous accompagnent jusqu’à notre première halte tant attendue par certains. Quelques kilomètres plus tard les ventres gargouillent mais les aires de repos sont remplies, il va falloir attendre. Cinq aires de repos plus tard, enfin nous trouvons notre lieu de pique nique, un sous bois calme et verdoyant, idéal pour sortir notre petit barbecue et nos viandes. Les batteries rechargées nous parcourons les grandes plaines françaises jusqu’à Mâcon où nous arrivons à notre hôtel. Nous déchargeons les valises rapidement pour aller chez Michel NIOULOU.
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Michel à 56 ans, il est jardinier-paysagiste. “Vielleux hors pair, amoureux du répertoire traditionnel du Charollais et du Brionnais, c’est aussi l’un des derniers fabricants de jougs de France (jougtiers)”. Si ce métier se fait de plus en plus rare, il continue de résister grâce à la détermination de Michel Nioulou qui veille à maintenir la flamme.
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Nous sommes arrivés en début de soirée, où nous sommes accueillis à bras ouverts par Michel et sa femme Véronique. Ils nous font visiter leur petit éden de verdure au cœur de la ville. On entre dans un jardin très boisé, verdoyant, calme, frais et très fleuri. C’est là où Michel conserve et taille ses jougs. Nous poursuivons la visite avec l’atelier. Jougs, gabarits, charrette, herminettes, planes, haches… occupent cet espace dans lequel l’odeur du bois est enivrante. Pendant les explications de Michel, certains sont attirés par la “sciure” qui jonche les établis et le sol. Remis de nos émotions, nous nous rejoignons autour d’un moment de convivialité, sucre pour Corentin et Mâconnais pour les autres. Les anecdotes sur les hérissons notamment et les fous rires fusent, la bonne humeur et la convivialité sont bien présentes. Michel nous explique la journée du vendredi qui sera consacrée à la fabrication de deux jougs qu’on ramènera au Puy du Fou. Un livret explicatif nous à été transmis quelques semaines plus tôt pour apprendre la taille d’un joug. Après ces échanges, il est temps de quitter Michel et Véronique pour les retrouver le lendemain. Nous décidons d’aller manger dans un restaurant à Mâcon. Hasard puyfolais, nous sommes accueillis par Marie-Ange. Fous rires et délires accompagnent notre repas. Deux, trois tables débarrassées, nous décidons de continuer cette si belle soirée. Des vendéens qui ne se déplacent jamais sans leur planche à palet décident de faire une partie sur le parking de 4 murs. Après de longues heures, la fatigue se fait ressentir et nos bouviers regagnent l’hôtel car demain la journée s’annonce physique et longue.
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Vendredi 27 mai 2022
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Journée chez Michel Nioulou pour la fabrication des jougs. Rendez-vous à 7h30, rue des charmilles. Le groupe est motivé et en forme pour “tailler des jougs”. Michel nous explique la procédure de la journée, nous présente les différents outils avec leur utilité. On compose deux équipes pour avancer plus vite et pour que tout le monde participe. Nous sortons les morceaux de tilleul des bassins qui immergeait dans l’eau depuis 3 ans. Nous nous installons sur l’herbe et nous commençons par tracer les jougs avec les gabarits « vendéen charolais », les mesures sont adaptées aux bœufs du Puy du Fou. Nous dessinons les 4 faces et nous prenons les haches pour dégrossir le bois. Sous l’œil expert de Michel, les coups et les postures ne sont pas adéquats. Il nous conseille pour être plus efficace et usé moins d’énergie. Petit à petit nous sommes meilleurs et les jougs avancent bien, on aperçoit la forme des futurs jougs. Toujours dans la joie et la bonne humeur, ça chambre, ça déconne mais le travail avance vite et bien. On impressionne Michel et Véronique par notre sérieux et notre engagement. Les copeaux de bois volent de partout, les coups de haches passent près des genoux pour les moins habiles comme Julien, les mains de Hugo commencent à cramper, les gouttes de sueur dégoulinent le long de nos sourires. Les jougs bien avancés, place au traditionnel petit déjeuner des bouviers, où les pains aux chocolats et les sandwichs de rillettes requinquent ces hommes. Rien ne vaut un petit mâconnais pour accompagner ses bouchées. Les bois bien dégrossis, place à la taille des embannures avec les herminettes pour être plus précis. A genoux sur les jougs, les coups s’enchaînent, les gars se relaient car c’est assez physique comme activité. La matinée se déroule tranquillement et le travail avance bien, nous ne les aurons pas finis le soir mais on en fait le plus possible. Personne ne veut s’arrêter en si bon chemin. Viens l’heure de la pause du midi, nous rentrons dans la maison, sur la table une surprise nous attend. Michel et Véronique nous on offert un frêne chacun à planter (bois de l’aiguillon) pour perpétuer cette tradition et deux petites vaches en cuirs par personne. Après l’apéro, Véronique nous à cuisiné une spécialité locale, le saucisson cuit avec ses pommes de terre. Plat conséquent préparé lors des vendanges pour donner à manger aux paysans. Nos ventres bien remplis, nous reprenons le travail avec comme objectif de finir les embannures et tailler les têtières. Nous reprenons les outils et nous recommençons toujours sous les conseils pertinents de Michel. On voit bien la forme des jougs à présent, on se le représente bien sur la tête des bœufs avec le passages des courroies. Après quelques coups d’herminettes et de plane pour arrondir les angles, vient l’heure de s’arrêter mais difficile tellement c’est passionnant, le fait de pas pouvoir finir déçoit mais on les finira cet hiver pendant les académies. Les jougs enroulés dans une bâche et chargés dans la voiture, il est temps de repartir direction l’Alsace. Les salutations achèvent cette formidable et enrichissante journée auprès de Michel et Véronique NIOULOU. Ces deux personnes sont exceptionnelles, chaleureuses, pédagogues, généreuses et ont la joie de vivre. « A la revoyure » « à ctes cotsse », en Vendée où à Mâcon. Merci à vous et à bientôt.
Direction l’Alsace pour cette fin de journée, plus précisément Soultzeren à quatre heures de route. Le trajet se fait tranquillement avec plusieurs haltes auprès de forêts occupées par des « ourfs » selon Xavier. On arrive à l’hôtel à Soultzeren pour récupérer nos clés. Nous décidons de rejoindre les autres bouviers chez Philippe KUHLMANN en haut des montagnes pour passer la soirée avec eux. Nous sommes très bien accueillis et faisons connaissance avec ces personnes. Les chants paillards commencent à se faire entendre et les rires sont de la partie. La soirée se finit calmement et nous regagnons le village. Nous étions prêts, surtout Lionel, à trouver des vaches soi-disant perdues dans les montagnes, mais par manque de preuves et de luminosité nous entrons dans l’hôtel. L’arrivée dans l’auberge se fait sereinement jusqu’à ce que Benjamin laisse les clés dans la chambre qui s’était refermée dans son dos, et là le code ce n’était pas le 888 comme à Mâcon. Mais la plus le choix, il n’y a ni l’aide du public ni le 50/50, il faut appeler l’hôtelier à 3 heures du matin. Le séjour commence sur les chapeaux de roue. Toutes ces péripéties finies, nous tombons dans les bras de Morphée pour attaquer une journée de samedi bien remplie.
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Samedi 28 mai 2022
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Après avoir emprunté les routes sinueuses des Vosges, nous arrivons chez Philippe où d’autres bouviers sont présents. Ce sont les journées « les Bovins d’abord ». Ces journées qui se déroulent sur 4 jours sont organisées par Philippe et Christine sur la ferme de Philippe. Elles permettent aux bouviers de France de se rencontrer et d’échanger sur les différentes pratiques et travaux de chacun. C’est très enrichissant pédagogiquement et socialement.
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Philippe KUHLMANN est un fervent bouvier très reconnu. Il a dressé plus de 300 bœufs depuis quatre décennies. Propriétaire d’une petite ferme reculée dans la vallée de Munster, il travaille toutes ces terres avec les bœufs. Il n’a qu’un motoculteur équipé d’une faucheuse pour couper son herbe. Les activités faites avec les bœufs sont les suivantes : fanage et andainage des foins, labour, plantations, transports de foin et de fumier. Mais l’activité principale est le débardage en fortes pentes dans les montagnes. Son leitmotive est un savoir-faire qu’il souhaite transmettre, persuadé que la traction bovine est une technique d’avenir car moins polluante.
Nous commençons la matinée par préparer les paires de bœufs pour les emmener au Valtin à 22 Km. “Nous faisons connaissance avec des bouviers venus d’Aveyron, Joël et Guy, des bons gaillards avec un bon sens de l’humour et Dimitri, un maraîcher belge travaillant avec de la traction bovine et équine toujours prêt à raconter des blagues”. Les bœufs mis dans la bétaillère et les affaires chargées nous partons à Valtin. Là-bas, il y est organisé pour l’évènement du débardage en forte pente et un marché local avec des vendeurs de cloches, de vins et de spécialités de la région. Le site est magnifique dans un petit village de montagne avec des maisons à l’architecture locale très coloré. Philippe prépare ses bœufs et les monte dans la montagne où il redescend de grandes perches de sapins pour montrer l’activité aux autres bouviers et touristes. “Rencontres, discussions, ostéopathie sur des bœufs, animent” l’après-midi. En milieu d’après-midi, Philippe emmène ses bœufs dans une prairie voisine pour montrer la démonstration d’andainage de foin. C’est une animation intéressante. On revient au cœur de la fête où nous avons discuté avec Pauline, ostéopathe équine et bovine. Nous avons aussi présenté et expliqué nos jougs à l’assemblée. Après la présentation nous repartons vers Soultzeren en faisant une escale sur une station de ski pour prendre des photos avec une vue panoramique unique. Le soir nous sommes arrivées, Julien, Corentin et Xavier se sont essayé à la pratique de la fauche d’herbe à la faux avec Guy pendant que Benjamin, Hugo et Lionel restauraient un tombereau pour transporter du foin le lendemain. Une fois ces activités terminées et les vaches traites, la dégustation de produits des différentes régions de France débutait. Philippe, qui écrit des livres aussi, nous à lu un texte racontant ses débuts dans sa ferme et son amour pour la traction bovine. La soirée continua jusqu’à tard dans la nuit, les chansons à ripounet résonnèrent dans les vallées du Munster. La trouspinette ou trousfinette selon Madeleine est appréciée. La fatigue se fit ressentir pour certains qui ont pu apprécier la douceur d’une meule de foin pour reprendre leurs esprits et où d’autres continuèrent à fêter dignement ce weekend.
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Dimanche 29 mai 2022
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Le réveil fût compliqué pour certains, mais c’était l’heure de faire les valises car toutes bonnes choses ont une fin. Le petit déjeuner avalé pour les plus téméraires et le fourgon chargé, nous repartons vers les sommets pour rejoindre notre « petite famille » du weekend. A première vue, les ébats de la veille ont marqué quelques têtes, c’est dur, mais il faut y retourner les bœufs nous attendent pour aller ramasser du foin. Un verre d’amitié est organisé dans la salle des fêtes du village auquel nous participons. Nous passons principalement la journée avec Corentin, jeune bouvier à l’expérience conséquente. Les animations proposées sont du ramassage de foin et l’initiation à la faux présenté par Philippe. Nous avons pu nous tester à la fauche sans grand succès car il faut avoir le coup de main. On a pu assisté à une prestation de cor des Alpes aussi, c’est un instrument de musique à vent, il était utilisé initialement pour communiquer à distance en montagne.
Viens le début de soirée, le moment de se dire au revoir et à la prochaine. Nous remercions Philippe KUHLMANN d’avoir organisé cet évènement auquel nous avons fort apprécié les échanges et les activités réalisées. Nous sommes admiratifs devant ce genre de vie où les journées sont rythmées par le pas des bœufs et où le partage et les traditions sont perpétués par des personnes qui ont la main sur le cœur et sont prêts à montrer leur quotidien aux passionnés. Le respect pour la nature et la passion pour le métier de bouvier est omniprésent auprès de ces personnes là qui ont parfois tout quitté pour devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Philippe est un grand nom du monde des bouviers, atypique, passionné, impliqué, et toujours prêt à transmettre pour pérenniser le travail avec les bœufs. Un grand merci pour tout, à bientôt.
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Je remercie aussi toutes les autres personnes présentes durant ce weekend avec lequel nous avons passé de très bons moments riches en enseignements, en rigolade, en histoire, en échanges et à partager nos façons de voir les choses. Christine, Guy, Joël, Dimitri et son fils, Daniel, André, Pauline, Corentin, Madeleine, Baptiste, Erwan… A une prochaine fois dans une autre région de France pour une rencontre bouvier qui est nécessaire pour entretenir ce savoir-faire qui est la traction bovine.
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17 heures, nous repartons direction la Vendée, plus précisément la Menanterie. La fatigue se fait ressentir, l’excitation est moins trépidante qu’à l’aller et les chansons se font de moins en moins entendre. Les quelques haltes dans les aires de repos permettent de se réveiller, mais c’est la tête remplie de souvenirs que nous regagnons chacun notre petit chez soi jusqu’à la prochaine fois autour d’une paire de bœufs ou d’un barbecue. C’était un weekend inoubliable, gravé à jamais dans nos mémoires et que nous reparlerons encore et encore…
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Un grand merci à Lionel de la part des bouviers de l’académie, sans lesquels ce weekend ne se serait pas fait. On est reconnaissant envers toi pour tout ce que tu nous apportes les samedis matin d’hiver et les soirs de Cinéscénie.
On souhaite remercier Elisabeth et Aymard, sans lesquels, ce weekend n’aurait pas pu se faire.
Les bouviers
Texte : Corentin Guinaudeau
Photos : Léonnie Biteau
Posté le 28 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Formation avec Eline Hoefsloot : Théorie de l’Apprentissage Appliquée à l’Education des Bovins – Du mardi 13 au samedi 17 mai 2025, Enveitg (66)

Ferme Can Llull
Eline Hoefsloot,6 rue Melchior Durand, hameau de Béna, 66760 Enveitg
Tél/WhatsApp : 06 65 50 36 52
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Formation
Théorie de l’Apprentissage Appliquée à l’ Education des Bovins
Du mardi 13 au samedi 17 mai 2025
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Objectif :
Cette formation est une introduction aux théories de l’apprentissage. Elle offre des bases et des pistes de recherche pour plus d’efficacité dans les projets de dressage ainsi que dans les interactions avec les animaux. On pourrait aussi l’intituler « La communication animale scientifique ».
Les formateurs :
Eline Hoefsloot CPAT-KA, comportementaliste animalière, certifiée IATCB (International Animal Trainers Certification Board)
Paul Libmann, vétérinaire
Modalités :
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- Formation intensive, nombre de participants limité, chaque stagiaire travaillant personnellement avec les animaux. – Horaires : mardi de 10h à 15h, et les mercredi, jeudi et vendredi de 9h à 15h, le samedi de 9h-13h. – Théorie et pratique – Travail sur bovins principalement, mais aussi sur individus d’autres espèces : cheval, chien… pour illustrer l’UNIVERSALITE des PRINCIPES d’APPRENTISSAGE. – Attestation de formation et copie du powerpoint.
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Jour 1
Théorie
- Pourquoi s’intéresser à la théorie (bien plus passionnante qu’on ne le pense!)
- L’évolution des techniques de dressage
- L’importance de connaître l’espèce : sa perception du monde, son langage et son expression corporelle, sa vie sociale.
Pratique : Prise de contact avec les bovins : nourrir les génisses, leur mettre le licol, les conduire en longe, les maintenir à l’attache. Observation et interprétation de leurs réactions.
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Jour 2
Théorie
- Les deux composantes de la réussite du dressage :
la communication et la motivation.
- L’apprentissage : conditionnements classique et opérant.
- Élaboration d’un plan de dressage.
Pratique :
Apprendre à un jeune bovin a accepter le harnachement
et le matériel de traction. Lui apprendre à donner les pieds.
La conduite aux longues rênes.
Jour 3
Théorie
Présentation de 3 méthodes :
- La méthode dite « éthologique »
- La méthode constructive et le concept « approche/retrait »
- Le clicker training : voir détail J4
Pratique : La santé bovine; savoir observer et interpréter
les principaux symptômes.
Jour 4
Théorie
Utilisation de la nourriture de façon stratégique et introduction
au clicker training.
Pratique : faire entrer des bovins dans le couloir de contention en minimisant leur stress. Apprentissage de la « cible ».
Jour 5
Théorie.
- L’importance de l’environnement et des émotions.
- L’intérêt de l’analyse du comportement pour la résolution de problèmes.
Pratique parcours d’obstacles au sol et montée dans le van.
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Tarifs : . Formation avec hébergement à la ferme: 395€ TTC. 4 nuitées. Repas non compris. Formation sans hébergement: 295€ TTC .
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ATTENTION :
*C’est la dernière année à ces tarifs !
*Il n’y a que 3 chambres à la ferme. Inscrivez-vous vite pour en bénéficier. Sinon, il y a des chambres d’hôte à proximité (non compris dans le tarif).
Posté le 21 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Compte rendu de la réunion chez Anne Wiltafsky et Famille à Tuttlingen par Astrid Masson, (Allemagne, près du Lac Constance) 2025
Fig.1. Promenade (Photo Astrid Masson), la fille ainée d’Anne sur Geanna
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TRADUCTION française
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Le « Groupe de Travail ZUGRINDER » (Bœufs de trait) a été fondé durant les années 1990 par une poignée de personnes, notamment Jörg Bremond et Rolf Minhorst, tous deux présents à la rencontre mi-février 2025. Ils ont constaté à cette époque que presque personne en Allemagne ne maîtrisait plus l’utilisation des bœufs de travail. Depuis lors, ce groupe, ouvert à tous, réunit une fois par an quelque 40 à 60 personnes, généralement vers la mi-février, tous invités par une personne ou par une institution comme un musée qui peut montrer son propre travail avec des bœufs, des vaches et même des veaux. Les participants travaillent ensemble pendant un week-end, parlent « boulot » et montrent des techniques et des équipements. Enfin, on y discute beaucoup du comportement et de la communication avec les bovins, car il n’existe pratiquement aucune littérature scientifique sur ce sujet. Le mot d’ordre de la rencontre, c’est « sans communication, il n’y a pas de collaboration ».
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Fig. 2. Les participant/es (Photo Astrid Masson)
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Cette fois, la rencontre s’est déroulée sous un soleil radieux, une fine couche de neige et des températures avoisinant les -3°C chez Anne Wiltafsky et sa famille à Tuttlingen, à une bonne vingtaine de kilomètres au nord-ouest du lac de Constance. C’est une ferme où l’on utilise une race en voie de disparition en Allemagne, les Vosgiens, tandis qu’en France, les Vosgiens sont soutenus par l’État en tant que race locale et menacée. Cependant, Anne a acheté ses quatre veaux en Sarre, auprès d’une des rares entreprises en Allemagne qui les utilise encore dans l’aménagement paysager et aussi pour la traite. Biscuit et Beaux ont maintenant 7 mois, Onni et Belle sont un peu plus jeunes et sont chez Anne depuis 6 semaines. Geanna, une croisée Holstein-Fleckvieh de 14 ans, vit également avec la famille.
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Fig. 3. Anne Wiltafsky et amie (Photo Léonnie Biteau)
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Fig. 4. Sautillant avec Anne (Photo Léonnie Biteau)
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La spécialité d’Anne est l’observation du comportement et la manipulation respectueuse des bovins de trait et elle a déjà dressé de nombreux animaux. Ce week-end, elle nous a montré comment initier de manière ludique des veaux à leurs futures tâches. Pour l’entraînement, elle utilise consciemment les besoins et les élans naturels des animaux, comme le besoin de jouer après avoir bu du lait maternel : tout éleveur de bovins connaît le « sautillement » des très jeunes veaux, juste après avoir bu au pis de leur mère ou du seau contenant son lait. Anne utilise cette explosion d’énergie naturelle pour courir avec les veaux, sauter par-dessus des obstacles ou monter des escaliers.
Elle profite de leur curiosité naturelle pour leur faire découvrir des objets inconnus qu’ils sont censés tirer, par exemple. Plus tard, on leur enfile même des chaussettes de yoga antidérapantes pour qu’ils puissent monter les escaliers de la maison sans crainte. Les veaux apprennent très tôt à donner ou à lever leurs pattes, ce qui est très utile plus tard, quand ils apprennent à enjamber des cordes ou quand il faut parer la corne des sabots.
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Fig. 5. Chaussettes anti-dérapantes et patte levée (Photo Astrid Masson)
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Fig. 6. Allez hop, on monte l’escalier (Photo Léonnie Biteau)
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Imaginez notre surprise à suivre Beaux qui montait l’escalier jusqu’au premier étage, puis qui traversait un pont sur le toit de la grange pour sortir ! Après, on s’est réuni autour d’un buffet champêtre, apporté par les participants et accompagné par une soupe aux lentilles et des boissons chaudes, auprès de deux feux de bois et des sièges divers pleins de couvertures. Tout à côté, les gens partageaient leurs savoir-faire comme, par exemple, pour l’épissage de cordes ou la diversité des bottines à vache.
Anne a eu l’idée géniale – entre beaucoup d’autres – de mettre de la paille sur des bâches pour que les veaux se couchent pour se reposer et ! bon nombre de participants se sont allongés à leurs côtés, comme quoi les relations humaines-animales allaient bon train.
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Fig. 7. Épissage (Photo Astrid Masson)
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Fig. 8. Et on se couche (Photo Léonnie Biteau)
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Durant l’après-midi, divers objets ont formé un « parkour » sur le pâturage enneigé, notamment des jouets à veaux en forme de boudins en caoutchouc d’un mètre de long, un toboggan en plastique pour enfants et – oui ! – une batterie.
Tout d’abord, les animaux s’en sont approchés avec précaution, puis les ont reniflés de long en large, et ont fini par les juger si inoffensifs qu’ils pouvaient les lécher. Justement, il faut permettre aux animaux à bien prendre le temps d’examiner les objets, par exemple lorsqu’ils sont censés les tirer pour la toute première fois, et avant de les y atteler.
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Fig. 9. On joue aussi à la batterie (Astrid Masson)
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Fig. 10. Puis on suit les copines (Photo Léonnie Biteau)
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À l’aide d’un petit collier, un des plus grands veaux a tiré une des légers boudins en caoutchouc à travers le parkour d’obstacles. Les autres veaux l’ont suivi, courant librement autour de lui, et ont ainsi pu perdre leur peur du « monstre » mystérieux en caoutchouc.
Le soir, nous avons mangé ensemble à La Lochmühle, une ancienne ferme convertie en hostellerie. Comme d’habitude lors de ces réunions, chacun a pu montrer des photos ou des films de son travail avec les bêtes. La vétérinaire Elke Treitinger a donné une conférence intitulée « Manger, ça s’apprend ». Elle y montrait comment, contrairement aux idées reçues, les veaux commencent parfois à ruminer dès l’âge de 3 jours et mangent du foin le premier ou le deuxième jour – mais pas de la même façon que leur mère. Ils doivent d’abord l’apprendre et ils ne peuvent le faire que si des bovins adultes ou au moins plus âgés sont présents. Chez les veaux sans contact avec des aînés, ce comportement est retardé de 2 à 3 semaines. Elle a donc préconisé de leur offrir du foin dès leur premier jour.
Philippe Kuhlmann a montré des images et des films impressionnants de son travail avec des bœufs et des taureaux vosgiens dans la forêt. Il est actuellement le seul agriculteur de ma connaissance qui cultive des prairies et des forêts sans tracteur sur une exploitation de 40 hectares dans la Creuse.
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Fig. 11. Rencontre des tractions (Photo Edwin Rotzal) : Ben et Bubi, Gris rhétiques menés par Gerd Döring et Maximilian Bauer devant une locomotive KDL de 70ch, fabrication 1944 par la firme Budich à Breslau, roulant sur une voie à 600mm d‘écartement.
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Edwin Rotzal a présenté ses photos du mois de janvier : débardage avec Ben et Bubi, les bêtes de la famille Döring. Il y avait aussi des scènes impressionnantes de la locomotive à vapeur du chemin de fer local à voie étroite en pleine coopération avec les bouviers.
Ruben Klemm, 19 ans, a surpris tout le monde avec des photos de la récolte du foin, du transport de fumier et d’autres travaux réalisés exclusivement avec deux bœufs de trait tardivement castrés et un cheval. L’exploitation est située à Pobiedna, en Pologne, près de la frontière tchèque et à peine 50 km au sud-est de Görlitz. Elle est gérée par ses parents, avec lui et ses 2 frères. Ruben est venu à la rencontre en vélo et – signe des nombreux succès à assurer les contacts fructueux – est reparti pour passer un moment chez Philippe Kuhlmann.
Astrid Masson a également montré des photos des débuts naïfs de son travail avec des vaches et des bœufs, allant de 2006 à aujourd’hui sur le Domaine de Dahlem et à la ferme d’Auenhof à Pabstthum, où elle utilise des Pies Noires Allemandes (Niederungsrinder) et des Vogelsberger (Rotes Höhenvieh).
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Fig. 12. Remarquez le collier pour bébé, mais aussi l’épis sur le front (Photo Astrid Masson)
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Le dimanche matin, on a discuté des hipposandales à vaches, de comment manipuler le sens de la croissance des cornes en faisant de petites marques de lime dessus, et sur la question de savoir si la forme de la tête et les épis des poils sur le front pourraient indiquer le caractère d’une vache. Les conversations se sont poursuivies lors d’une jolie balade dans la neige avec le petit quatuor de veaux et la fille d’Anne chevauchant la vache Geanna. De retour à la ferme autour du feu de cheminée, nous avons terminé les restes du buffet. Ensuite, les participants sont rentrés chez eux – à vélo, en train ou en voiture, inspirés et enrichis de nouvelles idées.
Un aspect de la rencontre tout particulièrement encourageant et bienvenu, c’est que bon nombre de jeunes sérieusement intéressés y ont participé. Certains travaillent et s’entraînent déjà avec des bovins. Cette technique de travail avec les bœufs présente tant d’avantages – écologiques, sociaux et même économiques – et pourrait rencontrer un intérêt renouvelé à l’avenir.
Quiconque s’intéresse aux activités du « Groupe de Travail ZUGRINDER » peut les suivre sur le site Internet www.zugrinder.de ou sur le forum : https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspann/
https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspannung/
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Astrid Masson
Traduction/adaptation Cozette Griffin-Kremer avec Léonnie Biteau, André Kammerer, Michel Bastien