Archive pour la catégorie ‘Bouviers’
Posté le 21 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Compte rendu de la réunion chez Anne Wiltafsky et Famille à Tuttlingen par Astrid Masson, (Allemagne, près du Lac Constance) 2025
Fig.1. Promenade (Photo Astrid Masson), la fille ainée d’Anne sur Geanna
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TRADUCTION française
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Le « Groupe de Travail ZUGRINDER » (Bœufs de trait) a été fondé durant les années 1990 par une poignée de personnes, notamment Jörg Bremond et Rolf Minhorst, tous deux présents à la rencontre mi-février 2025. Ils ont constaté à cette époque que presque personne en Allemagne ne maîtrisait plus l’utilisation des bœufs de travail. Depuis lors, ce groupe, ouvert à tous, réunit une fois par an quelque 40 à 60 personnes, généralement vers la mi-février, tous invités par une personne ou par une institution comme un musée qui peut montrer son propre travail avec des bœufs, des vaches et même des veaux. Les participants travaillent ensemble pendant un week-end, parlent « boulot » et montrent des techniques et des équipements. Enfin, on y discute beaucoup du comportement et de la communication avec les bovins, car il n’existe pratiquement aucune littérature scientifique sur ce sujet. Le mot d’ordre de la rencontre, c’est « sans communication, il n’y a pas de collaboration ».
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Fig. 2. Les participant/es (Photo Astrid Masson)
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Cette fois, la rencontre s’est déroulée sous un soleil radieux, une fine couche de neige et des températures avoisinant les -3°C chez Anne Wiltafsky et sa famille à Tuttlingen, à une bonne vingtaine de kilomètres au nord-ouest du lac de Constance. C’est une ferme où l’on utilise une race en voie de disparition en Allemagne, les Vosgiens, tandis qu’en France, les Vosgiens sont soutenus par l’État en tant que race locale et menacée. Cependant, Anne a acheté ses quatre veaux en Sarre, auprès d’une des rares entreprises en Allemagne qui les utilise encore dans l’aménagement paysager et aussi pour la traite. Biscuit et Beaux ont maintenant 7 mois, Onni et Belle sont un peu plus jeunes et sont chez Anne depuis 6 semaines. Geanna, une croisée Holstein-Fleckvieh de 14 ans, vit également avec la famille.
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Fig. 3. Anne Wiltafsky et amie (Photo Léonnie Biteau)
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Fig. 4. Sautillant avec Anne (Photo Léonnie Biteau)
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La spécialité d’Anne est l’observation du comportement et la manipulation respectueuse des bovins de trait et elle a déjà dressé de nombreux animaux. Ce week-end, elle nous a montré comment initier de manière ludique des veaux à leurs futures tâches. Pour l’entraînement, elle utilise consciemment les besoins et les élans naturels des animaux, comme le besoin de jouer après avoir bu du lait maternel : tout éleveur de bovins connaît le « sautillement » des très jeunes veaux, juste après avoir bu au pis de leur mère ou du seau contenant son lait. Anne utilise cette explosion d’énergie naturelle pour courir avec les veaux, sauter par-dessus des obstacles ou monter des escaliers.
Elle profite de leur curiosité naturelle pour leur faire découvrir des objets inconnus qu’ils sont censés tirer, par exemple. Plus tard, on leur enfile même des chaussettes de yoga antidérapantes pour qu’ils puissent monter les escaliers de la maison sans crainte. Les veaux apprennent très tôt à donner ou à lever leurs pattes, ce qui est très utile plus tard, quand ils apprennent à enjamber des cordes ou quand il faut parer la corne des sabots.
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Fig. 5. Chaussettes anti-dérapantes et patte levée (Photo Astrid Masson)
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Fig. 6. Allez hop, on monte l’escalier (Photo Léonnie Biteau)
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Imaginez notre surprise à suivre Beaux qui montait l’escalier jusqu’au premier étage, puis qui traversait un pont sur le toit de la grange pour sortir ! Après, on s’est réuni autour d’un buffet champêtre, apporté par les participants et accompagné par une soupe aux lentilles et des boissons chaudes, auprès de deux feux de bois et des sièges divers pleins de couvertures. Tout à côté, les gens partageaient leurs savoir-faire comme, par exemple, pour l’épissage de cordes ou la diversité des bottines à vache.
Anne a eu l’idée géniale – entre beaucoup d’autres – de mettre de la paille sur des bâches pour que les veaux se couchent pour se reposer et ! bon nombre de participants se sont allongés à leurs côtés, comme quoi les relations humaines-animales allaient bon train.
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Fig. 7. Épissage (Photo Astrid Masson)
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Fig. 8. Et on se couche (Photo Léonnie Biteau)
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Durant l’après-midi, divers objets ont formé un « parkour » sur le pâturage enneigé, notamment des jouets à veaux en forme de boudins en caoutchouc d’un mètre de long, un toboggan en plastique pour enfants et – oui ! – une batterie.
Tout d’abord, les animaux s’en sont approchés avec précaution, puis les ont reniflés de long en large, et ont fini par les juger si inoffensifs qu’ils pouvaient les lécher. Justement, il faut permettre aux animaux à bien prendre le temps d’examiner les objets, par exemple lorsqu’ils sont censés les tirer pour la toute première fois, et avant de les y atteler.
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Fig. 9. On joue aussi à la batterie (Astrid Masson)
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Fig. 10. Puis on suit les copines (Photo Léonnie Biteau)
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À l’aide d’un petit collier, un des plus grands veaux a tiré une des légers boudins en caoutchouc à travers le parkour d’obstacles. Les autres veaux l’ont suivi, courant librement autour de lui, et ont ainsi pu perdre leur peur du « monstre » mystérieux en caoutchouc.
Le soir, nous avons mangé ensemble à La Lochmühle, une ancienne ferme convertie en hostellerie. Comme d’habitude lors de ces réunions, chacun a pu montrer des photos ou des films de son travail avec les bêtes. La vétérinaire Elke Treitinger a donné une conférence intitulée « Manger, ça s’apprend ». Elle y montrait comment, contrairement aux idées reçues, les veaux commencent parfois à ruminer dès l’âge de 3 jours et mangent du foin le premier ou le deuxième jour – mais pas de la même façon que leur mère. Ils doivent d’abord l’apprendre et ils ne peuvent le faire que si des bovins adultes ou au moins plus âgés sont présents. Chez les veaux sans contact avec des aînés, ce comportement est retardé de 2 à 3 semaines. Elle a donc préconisé de leur offrir du foin dès leur premier jour.
Philippe Kuhlmann a montré des images et des films impressionnants de son travail avec des bœufs et des taureaux vosgiens dans la forêt. Il est actuellement le seul agriculteur de ma connaissance qui cultive des prairies et des forêts sans tracteur sur une exploitation de 40 hectares dans la Creuse.
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Fig. 11. Rencontre des tractions (Photo Edwin Rotzal) : Ben et Bubi, Gris rhétiques menés par Gerd Döring et Maximilian Bauer devant une locomotive KDL de 70ch, fabrication 1944 par la firme Budich à Breslau, roulant sur une voie à 600mm d‘écartement.
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Edwin Rotzal a présenté ses photos du mois de janvier : débardage avec Ben et Bubi, les bêtes de la famille Döring. Il y avait aussi des scènes impressionnantes de la locomotive à vapeur du chemin de fer local à voie étroite en pleine coopération avec les bouviers.
Ruben Klemm, 19 ans, a surpris tout le monde avec des photos de la récolte du foin, du transport de fumier et d’autres travaux réalisés exclusivement avec deux bœufs de trait tardivement castrés et un cheval. L’exploitation est située à Pobiedna, en Pologne, près de la frontière tchèque et à peine 50 km au sud-est de Görlitz. Elle est gérée par ses parents, avec lui et ses 2 frères. Ruben est venu à la rencontre en vélo et – signe des nombreux succès à assurer les contacts fructueux – est reparti pour passer un moment chez Philippe Kuhlmann.
Astrid Masson a également montré des photos des débuts naïfs de son travail avec des vaches et des bœufs, allant de 2006 à aujourd’hui sur le Domaine de Dahlem et à la ferme d’Auenhof à Pabstthum, où elle utilise des Pies Noires Allemandes (Niederungsrinder) et des Vogelsberger (Rotes Höhenvieh).
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Fig. 12. Remarquez le collier pour bébé, mais aussi l’épis sur le front (Photo Astrid Masson)
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Le dimanche matin, on a discuté des hipposandales à vaches, de comment manipuler le sens de la croissance des cornes en faisant de petites marques de lime dessus, et sur la question de savoir si la forme de la tête et les épis des poils sur le front pourraient indiquer le caractère d’une vache. Les conversations se sont poursuivies lors d’une jolie balade dans la neige avec le petit quatuor de veaux et la fille d’Anne chevauchant la vache Geanna. De retour à la ferme autour du feu de cheminée, nous avons terminé les restes du buffet. Ensuite, les participants sont rentrés chez eux – à vélo, en train ou en voiture, inspirés et enrichis de nouvelles idées.
Un aspect de la rencontre tout particulièrement encourageant et bienvenu, c’est que bon nombre de jeunes sérieusement intéressés y ont participé. Certains travaillent et s’entraînent déjà avec des bovins. Cette technique de travail avec les bœufs présente tant d’avantages – écologiques, sociaux et même économiques – et pourrait rencontrer un intérêt renouvelé à l’avenir.
Quiconque s’intéresse aux activités du « Groupe de Travail ZUGRINDER » peut les suivre sur le site Internet www.zugrinder.de ou sur le forum : https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspann/
https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspannung/
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Astrid Masson
Traduction/adaptation Cozette Griffin-Kremer avec Léonnie Biteau, André Kammerer, Michel Bastien
Posté le 14 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
La fin de Peelish et de Peeshoo 2025
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La fin de Peelish et de Peeshoo
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Peelish (à droite) et Peesho sur la route du chantier débardage en mars 2015 -Forêt de Lyons
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Peelish et Peeshoo au débardage en mars 2015 – Forêt de Lyons
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Ils sont partis en 2025 tous les deux, mes deux Normands à un mois d’intervalle, Peeshooo le premier le 7 décembre et Peelish le 5 février.
Ils ont été euthanasiés tous les deux à la maison dans leur dernier environnement en Auvergne où je les avais déménagés de Normandie en mai 2016 avec leurs copains d’étable Bretons Pie Noire, Naha et Naki .
Ces deux derniers sont maintenant les seuls et sûrement les derniers occupants de l’étable au moins sous ma houlette.
La température n’y est plus la même, elle est plus froide en cette période d’hiver sans les deux radiateurs Normands même après avoir fait une chasse à toutes les ouvertures même les plus petites pour assurer aux Bretons la meilleure température nécéssitée par leurs dix neuf ans, les Normands en avaient dix huit.
Ils sont un peu perdus sans ces deux monstres de plus d’une tonne à leur côté que je croyais immortels ou au moins au départ desquels je n’avais jamais pensé ni imaginé un après tant je ne voyais pas pourquoi le faire.
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Maintenant j’appréhende le moindre problème qui pourrait toucher Naha ou Naki et qui m’obligerait à arrêter la vie de l’un d’eux. Comment survivrait alors le dernier ou comment supporterait-il le fait de rester seul en attendant sa fin? Alors je continue à les papouiller et les surveille comme le lait sur le feu.
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Et puis il y a les chaînes pendantes.
Je les avais déjà évoquées dans un article publié dans Sabots il y a une quinzaine d’année. Ces chaînes d’attache à la crèche qu’ils ne portent plus mais que je laisse en place.
Ces deux là ne serviront plus, elles vont rouiller et ne poliront plus la planche de la crèche puisque sans mouvements du cou auquel elles étaient reliées.
Je suis dans la même situation que ces deux éleveurs connaissaient , l’un dans le canton de Vauds en Suisse et l’autre dans le Cantal, lorsqu’ils devaient se séparer d’une de leur vache. Pendant plusieurs jours ils ne pipaient mot et moi je prends la plume.
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Ce n’est pas uniquement la mort de deux bœufs Normands que j’évoque, c’est aussi tous les changements que leur départ génère, les nouvelles habitudes à prendre puisqu’ils ne sont plus là, celles auxquelles je renonce puisque devenues inutiles, le rangement de leur matériel de travail et toute une organisation qu’ils nécessitaient et qui m’attachait à eux.
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Et puis il y a moi avec mes soixante treize ans dont les dix huit derniers passés en leur seule compagnie et tous les souvenirs accumulés avec eux d’éducation, d’apprentissage, de débardage en forêt de Lyons en Normandie, les soucis de matériel ou de santé de l’un ou de l’autre.
Il ne me reste plus maintenant que les petits trucs que je ramasse comme le dernier morceau de pierre à sel de Peelish retrouvé en nettoyant la crèche, une touffe de poils et tous ces changements d’organisation.
Je vivais comme eux dans le moment présent goûtant le bonheur de travailler avec eux, de les entretenir en hiver et de les remettre à l’herbe au printemps.
Je n’ai jamais pensé à de tels moments de décision à prendre auparavent.
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Alors à quoi toutes ces années ensemble ont-elles servies ?
Bien évidemment à les protéger de la fin la plus violente qui soit et à les faire vivre dix huit ans de pâtures au milieu de leur troupeau de quatre, à leur apprendre le travail et à partager tous les trois et cinq en incluant les deux Bretons.
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Peelish en haut à droite au dessus de Naha, Peesho devant lui au dessus de Naki lors d’une sieste en groupe
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Et puis il ya tout ce qu’ils m’ont laissé de souvenirs du jour où j’ai été les chercher, de leur première
liberté dans le carré de pâture derrière la maison, les échappées de Peeshoo, son saut par dessus la brouette fourragère qui en est restée marquée, un bout de pierre à sel, les câlins de Peelish, et bien d’autres sur lesquels je ne peux que tomber au fur et à mesure que le temps passe et que ma mémoire me les rappelle.
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J’ai veillé Peeshoo pendant sa dernière nuit, j’ai été lui cherché du floconné à l’écurie pour qu’il mange mais il ne voulait plus et je n’ai pas pu ou su le convaincre qu’il avait encore des années devant lui.
Alors j’ai pris la décision finale pour qu’il parte au plus vite sans avoir à subir des tentatives de relevage successives qu’il ne comprenait plus. J’espère avoir pris cette décision assez rapidement pour qu’il soit libéré sans avoit trop à subir des efforts physiques et certainement mentaux qui lui auraient été imposés.
Je me souviens avoir crié, si ce n’est hurlé, son nom deux fois quand le camion a démarré après avoir chargé son corps. Je préfère croire qu’il m’a entendu.
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Pour Peelish je n’ai pas hésité. Il est parti avec quelques douleurs mais avant que son état ne se détériore au point de ne plus pouvoir se relever.
Je l’ai emmené dans une pâture en bordure de route au licol, il a pu mangé un peu d’herbe pendant le trajet et puis il s’est couché doucement après une première injection et avant la seconde surdosée qui a arrêté son cœur.
Comme un gosse, j’espère qu’ils se sont retrouvés tous les deux sur le chemin de la pâture toujours verte avec un ruisseau et quelques arbres pour abri que j’appelle la Lisière des bouleaux vers laquelle j’ai déjà envoyé beaucoup de mes chats, chiens, volailles et mon vieux cheval, Cheyenne en 2019.
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Peeshoo en premier plan et Peelish en second
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Pee’lish désignait l’ourson mâle dans une langue du Grand Nord oubliée aujourd’hui, nom qui lui allait comme un gant, et Pee’sho le lynx. Ces deux noms, même si le second ne correspondait pas vraiment à celui qui le portait, m’ont permis d’avoir un nom unique pour les encourager lors des efforts de débardage soit Lespee.
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Ces deux animaux , très câlin pur l’un et très fantasque pour l’autre, m’ont marqué au delà de tout ce à quoi je m’attendais.
J’espère leur avoir fait une belle vie. Il me reste maintenant à faire en sorte qu’il en soit ainsi pour mes deux dernierx chevaux, deux bretons pie noire de dix neuf ans, deux derniers chiens, mon chat et mes quatre poules, avant de tous les rejoindre ce qui me tarde déjà tant la proximité que chacun d’eux m’a accordé depuis presque vingt années a été forte et sans faille.
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Frédéric Iehlé
Posté le 7 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Bulletin de l’AFMB N°1 2024

Photos communiquées par l’AFMB.
Posté le 28 février 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Week-end des bouviers en Allemagne, 15 – 16 février 2025
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La rencontre annuelle des bouviers allemands s’est tenue le week-end du 15 et 16 février. Organisé par Anne Wiltafsky, cet événement a réuni une quarantaine de participants venus d’Allemagne, de Pologne, de Suisse et de France (André Kammerer, Philippe Kuhlmann, Julie Boulenguez et Léonnie Biteau). Ce fut un moment d’échanges riche autour de la traction bovine et du travail avec les animaux.
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Samedi 15 février
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C’est sous un superbe soleil d’hiver et un paysage enneigé que la rencontre a débuté. Malgré des températures comprises entre -6°C et 2°C, l’ambiance était chaleureuse.
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10h00 – PRESENTATION DE LA ROUTINE MATINALE AVEC LES BOVINS
Anne a commencé la matinée en partageant sa routine avec ses veaux. Chacun d’eux reçoit individuellement des granulés et du lait, c’est aussi l’occasion pour elle de les manipuler en douceur, de les toucher et de les masser. Les personnes ont été touchées par la sérénité qui se dégageait de cette interaction entre Anne et ses animaux. Une fois nourris, les veaux ont eu droit à un moment de jeu dans la carrière, où ils ont franchi de petits obstacles sous le regard attentif des participants.
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Profitant de ce temps d’observation, Anne a expliqué les bases du comportement et de la psychologie animale, soulignant l’importance d’adapter l’apprentissage aux spécificités des bovins. Elle a également illustré comment ces principes s’appliquent à d’autres animaux de la ferme, comme ses chiens et ses poules.
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Un des moments les plus insolites de la matinée a été l’entrée improbable d’un veau dans la maison, équipé de chaussettes antidérapantes. Il a gravi les escaliers jusqu’au deuxième étage pour être nourri, avant de traverser le grenier et de ressortir à l’extérieur pour rejoindre la carrière.
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11h30 – DÉPART POUR LE PÂTURAGE
Une fois les veaux nourris, Anne a préparé sa vache Gianna, une Holstein de 14 ans, pour le transport du foin au pré à l’aide d’un traîneau. Les quatre jeunes veaux, Beaux, Bell, Biscuit et Onni, ont ouvert la marche du groupe jusqu’au champ. Anne a installé dans leur pré une bâche qu’elle ouvre ou qu’elle ferme pour garder la paille au sec et proposer une zone de repos propre à ces animaux la journée.
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12h – REPAS CONVIVIAL
Le froid étant toujours présent, un feu a été allumé pour griller saucisses et pommes de terre avec distribution de boisson chaude. Chacun a contribué au repas en apportant divers plats : bretzels, fromages, soupes, lentilles, pains, gâteaux, bières, et bien d’autres spécialités. Ce moment de partage a permis aux participants d’échanger et de faire connaissance.
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14h – EXERCICES
L’après-midi a été consacré à la désensibilisation des jeunes bovins. Anne a installé divers objets (batterie, bancs, bâches, boudins en plastique…) pour permettre aux animaux de les explorer librement. Un des moments improbables a été celui où Anne tirait un petit toboggan derrière elle, invitant les veaux à la suivre. Cette désensibilisation des animaux est importante pour leur stabilité émotionnelle et pour la découverte du monde.
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Ensuite, un travail avec de petits colliers et des charges légères a été mis en place. Les veaux ont appris à traverser différentes structures, telles que des bâches, des obstacles et même un groupe de personnes.
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15h30 – PAUSE GOÛTER
Après cet après-midi d’exercices, les participants sont retournés à l’intérieur pour une pause au chaud et poursuivre les discussions.
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17h – DERNIER NOURRISSAGE ET JEUX
La fin de journée a été rythmée par une dernière tétée et la routine journalière avec les veaux, offrant un dernier moment d’échange avant le départ pour la soirée.
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18h30 – SOIRÉE A LA LOCHMÜHLE
Les participants se sont rendus à la Lochmühle pour récupérer leurs chambres et partager un repas commun.
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20h – PRÉSENTATION ET ÉCHANGES
La soirée s’est poursuivie par la projection de vidéos et de photos des activités de chacun. Plusieurs interventions ont eu lieu :
- Astrid Masson a présenté son parcours.
- Philippe Kuhlmann a exposé son travail en débardage avec plusieurs paires de bovins et ses outils.
- Un jeune bouvier a partagé son expérience de fauchage de 20 hectares entièrement en traction animale (bovins et chevaux).
- Un autre chantier de débardage réalisé en décembre 2024 a été présenté.
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Après cette belle soirée, chacun a rejoint son lit pour une nuit de repos bien méritée.
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Dimanche 16 février
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10h – DERNIER NOURRISSAGE DES VEAUX ET DISCUSSIONS
La matinée a débuté tranquillement avec le nourrissage des veaux, suivi d’échanges par petit groupe.
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11h – PRÉSENTATION SUR LA MORPHOLOGIE DES BOVINS ET RETOUR D’EXPÉRIENCE
Philippe Kuhlmann a donné une explication détaillée sur la morphologie des bovins. André a ensuite présenté les hipposandales utilisées lors de la marche de la Corne Rose en 2023, en mettant en avant leurs particularités et les adaptations qui ont été nécessaires pour les bovins.
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11h30 – BALADE
La matinée s’est poursuivie par une promenade d’1h30 autour de la ferme d’Anne. Ce fut un moment particulier, car chaque paire de veau a trouvé une nouvelle famille au cours du week-end. Leurs futurs propriétaires ont ainsi commencé à les prendre en main et à se familiariser avec eux.
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13h – REPAS ET FIN
Le week-end s’est achevé par un dernier repas convivial. Les participants se sont dit au revoir, certains promettant de se retrouver lors de prochaines rencontres.
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Ce week-end n’aurait pas été possible sans l’engagement de tous les participants, avec qui avons eu le plaisir d’échanger. Nous tenons à remercier chaleureusement Anne et sa famille pour leur accueil et leur générosité, ainsi que tous ceux qui ont contribué à faire de cette rencontre un moment mémorable. En espérant que ces échanges continueront à renforcer les liens au sein des bouviers.
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Léonnie Biteau
Posté le 21 février 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Charly Derian, le jardin du crot, paysan maraîcher, Vesdun (18)
Originaire de l’Essonne et après avoir travaillé dans différents secteurs hors agricole, Charly Derian décide de se mettre à son compte en avril 2021 et s’installe en autodidacte comme paysan maraîcher sur une petite surface d’à peine un hectare à Vesdun dans le Cher.
Il pratique la vente directe à la ferme et sur les marchés.
Il envisageait dès le début de travailler en traction animale avec un cheval ou un âne mais se laissait le temps de mettre en place la pratique.
Mais les choses vont parfois plus vite que prévu !!
Il acquière deux jeunes mâles highlands de 6 et 8 mois chez une éleveuse en Creuse pour tenir compagnie à une jument en garde chez lui. Il devait à l’origine en prendre un seul, mais il se laisse convaincre d’en prendre un second. Après la disparition de la jument, les deux bœufs étant là et en âge d’être mis au dressage, il décide après quelques temps de réaliser son projet de traction animale en commençant le travail en Mars 2024 grâce à la rencontre avec Philippe Kuhlmann.
Celui-ci va l’aider au dressage et le former à la traction. Les bœufs apprennent vite et même s’il reste du chemin, ils commencent à bien travailler en ce début d’année 2025 et rendent déjà de grands services. Cliquez ici pour voir
Sa conduite de culture est un travail en sol vivant sans de grosses interventions régulières en profondeur. Mise à part quelques travaux de surface au cultivateur et parfois un labour sur des reprises de nouvelles parcelles, les animaux sont plus appelés à réaliser les différents charrois de fumiers, paille et autres matières organiques destinées aux cultures.
Ils serviront également à très court terme à tous les autres travaux comme le bois de chauffage et les foins en été.
Ses bœufs travaillent au joug Vosgien et au collier pratiquement tous les jours de la semaine. Charly a parfois l’aide de quelques amis lors de travaux du sol pour guider l’outil.