Archive pour la catégorie ‘parcours.’
Posté le 11 avril 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Un éleveur témoigne de l’intelligence et des qualités de la race Casta – Pyrénées 2025
Race Casta
La Casta est reconnaissable à sa robe châtain plus ou moins foncée, ses muqueuses claires, ses cornes en lyre évasée. Cette vache au caractère bien trempé peut évoluer sur tous types de terrain. Autrefois traite, son lait est à l’origine du célèbre fromage de Bethmale. Les bœufs étaient autrefois considérés comme la « Rolls Royce » des bœufs, en raison de leur intelligence innée et de leur volonté de travailler, de la robustesse de leurs sabots et parce qu’ils n’avaient pas besoin de nourriture supplémentaire pendant les périodes de travail.
Caractéristiques :
Hauteur au garrot femelles : 135 cm
Hauteur au garrot mâles : 140 cm
Poids adulte femelles : 600 kg
Poids adulte mâles : 800 kg
Mes expériences avec les Casta
J’ai commencé à élever des Casta en 2015. J’ai été immédiatement impressionné par leur intelligence et leur profonde sensibilité.
Ils semblaient sauvages et portaient leur domestication comme une robe qu’on pouvait abandonner à tout moment.
Petit à petit, à force de patience et de douceur, j’ai gagné leur confiance et découvert à quel point c’était une race incroyable.
Menacées d’extinction dans les années 80, elles se sont suffisamment rétablies pour avoir une population relativement stable, même si elles restent en danger.
À mon avis, leur réputation, qui les a parfois valus d’être qualifiées de vache du diable ou de race la plus têtue de France, est totalement injustifiée !
Certes, il faut du temps pour les rassurer sur le bien-fondé de nos motivations, mais une fois cette confiance établie, la relation et le contact qu’elles offrent sont tout simplement incroyables.
Suite au suicide d’un frère bien-aimé, les Casta m’ont aidée à traverser une période très difficile. Pour les remercier de leur soutien, je me suis sentie obligée de relancer mon projet avec eux et ils sont désormais au cœur des stages que je propose chez moi en été, où mes hôtes peuvent venir passer du temps en leur compagnie.
En bref, je suis un peu obsédée par eux – et heureusement !
Ils vivent au moins la moitié de l’année dans un mélange de feuillus et de résineux. Ils se plaisent très bien en forêt, où les hêtres, les chênes et les frênes leur fournissent une nourriture très riche en minéraux du printemps à la fin de l’été. Ils ont également accès à des pâturages de bonne qualité, entièrement bio.
En hiver, ils ne mangent que du foin – pas de farine ni d’autres compléments alimentaires. Mon objectif a toujours été de proposer un élevage le plus naturel possible. Je n’ai que très rarement besoin de faire appel au veto et l’ambiance au sein du troupeau est généralement d’un calme absolu.
MOUNTJOY David
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Being with Cows Retreats
Raulet
11230 Saint Benoît
France
+33 7 86 10 18 42
Posté le 21 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Compte rendu de la réunion chez Anne Wiltafsky et Famille à Tuttlingen par Astrid Masson, (Allemagne, près du Lac Constance) 2025
Fig.1. Promenade (Photo Astrid Masson), la fille ainée d’Anne sur Geanna
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TRADUCTION française
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Le « Groupe de Travail ZUGRINDER » (Bœufs de trait) a été fondé durant les années 1990 par une poignée de personnes, notamment Jörg Bremond et Rolf Minhorst, tous deux présents à la rencontre mi-février 2025. Ils ont constaté à cette époque que presque personne en Allemagne ne maîtrisait plus l’utilisation des bœufs de travail. Depuis lors, ce groupe, ouvert à tous, réunit une fois par an quelque 40 à 60 personnes, généralement vers la mi-février, tous invités par une personne ou par une institution comme un musée qui peut montrer son propre travail avec des bœufs, des vaches et même des veaux. Les participants travaillent ensemble pendant un week-end, parlent « boulot » et montrent des techniques et des équipements. Enfin, on y discute beaucoup du comportement et de la communication avec les bovins, car il n’existe pratiquement aucune littérature scientifique sur ce sujet. Le mot d’ordre de la rencontre, c’est « sans communication, il n’y a pas de collaboration ».
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Fig. 2. Les participant/es (Photo Astrid Masson)
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Cette fois, la rencontre s’est déroulée sous un soleil radieux, une fine couche de neige et des températures avoisinant les -3°C chez Anne Wiltafsky et sa famille à Tuttlingen, à une bonne vingtaine de kilomètres au nord-ouest du lac de Constance. C’est une ferme où l’on utilise une race en voie de disparition en Allemagne, les Vosgiens, tandis qu’en France, les Vosgiens sont soutenus par l’État en tant que race locale et menacée. Cependant, Anne a acheté ses quatre veaux en Sarre, auprès d’une des rares entreprises en Allemagne qui les utilise encore dans l’aménagement paysager et aussi pour la traite. Biscuit et Beaux ont maintenant 7 mois, Onni et Belle sont un peu plus jeunes et sont chez Anne depuis 6 semaines. Geanna, une croisée Holstein-Fleckvieh de 14 ans, vit également avec la famille.
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Fig. 3. Anne Wiltafsky et amie (Photo Léonnie Biteau)
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Fig. 4. Sautillant avec Anne (Photo Léonnie Biteau)
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La spécialité d’Anne est l’observation du comportement et la manipulation respectueuse des bovins de trait et elle a déjà dressé de nombreux animaux. Ce week-end, elle nous a montré comment initier de manière ludique des veaux à leurs futures tâches. Pour l’entraînement, elle utilise consciemment les besoins et les élans naturels des animaux, comme le besoin de jouer après avoir bu du lait maternel : tout éleveur de bovins connaît le « sautillement » des très jeunes veaux, juste après avoir bu au pis de leur mère ou du seau contenant son lait. Anne utilise cette explosion d’énergie naturelle pour courir avec les veaux, sauter par-dessus des obstacles ou monter des escaliers.
Elle profite de leur curiosité naturelle pour leur faire découvrir des objets inconnus qu’ils sont censés tirer, par exemple. Plus tard, on leur enfile même des chaussettes de yoga antidérapantes pour qu’ils puissent monter les escaliers de la maison sans crainte. Les veaux apprennent très tôt à donner ou à lever leurs pattes, ce qui est très utile plus tard, quand ils apprennent à enjamber des cordes ou quand il faut parer la corne des sabots.
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Fig. 5. Chaussettes anti-dérapantes et patte levée (Photo Astrid Masson)
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Fig. 6. Allez hop, on monte l’escalier (Photo Léonnie Biteau)
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Imaginez notre surprise à suivre Beaux qui montait l’escalier jusqu’au premier étage, puis qui traversait un pont sur le toit de la grange pour sortir ! Après, on s’est réuni autour d’un buffet champêtre, apporté par les participants et accompagné par une soupe aux lentilles et des boissons chaudes, auprès de deux feux de bois et des sièges divers pleins de couvertures. Tout à côté, les gens partageaient leurs savoir-faire comme, par exemple, pour l’épissage de cordes ou la diversité des bottines à vache.
Anne a eu l’idée géniale – entre beaucoup d’autres – de mettre de la paille sur des bâches pour que les veaux se couchent pour se reposer et ! bon nombre de participants se sont allongés à leurs côtés, comme quoi les relations humaines-animales allaient bon train.
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Fig. 7. Épissage (Photo Astrid Masson)
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Fig. 8. Et on se couche (Photo Léonnie Biteau)
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Durant l’après-midi, divers objets ont formé un « parkour » sur le pâturage enneigé, notamment des jouets à veaux en forme de boudins en caoutchouc d’un mètre de long, un toboggan en plastique pour enfants et – oui ! – une batterie.
Tout d’abord, les animaux s’en sont approchés avec précaution, puis les ont reniflés de long en large, et ont fini par les juger si inoffensifs qu’ils pouvaient les lécher. Justement, il faut permettre aux animaux à bien prendre le temps d’examiner les objets, par exemple lorsqu’ils sont censés les tirer pour la toute première fois, et avant de les y atteler.
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Fig. 9. On joue aussi à la batterie (Astrid Masson)
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Fig. 10. Puis on suit les copines (Photo Léonnie Biteau)
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À l’aide d’un petit collier, un des plus grands veaux a tiré une des légers boudins en caoutchouc à travers le parkour d’obstacles. Les autres veaux l’ont suivi, courant librement autour de lui, et ont ainsi pu perdre leur peur du « monstre » mystérieux en caoutchouc.
Le soir, nous avons mangé ensemble à La Lochmühle, une ancienne ferme convertie en hostellerie. Comme d’habitude lors de ces réunions, chacun a pu montrer des photos ou des films de son travail avec les bêtes. La vétérinaire Elke Treitinger a donné une conférence intitulée « Manger, ça s’apprend ». Elle y montrait comment, contrairement aux idées reçues, les veaux commencent parfois à ruminer dès l’âge de 3 jours et mangent du foin le premier ou le deuxième jour – mais pas de la même façon que leur mère. Ils doivent d’abord l’apprendre et ils ne peuvent le faire que si des bovins adultes ou au moins plus âgés sont présents. Chez les veaux sans contact avec des aînés, ce comportement est retardé de 2 à 3 semaines. Elle a donc préconisé de leur offrir du foin dès leur premier jour.
Philippe Kuhlmann a montré des images et des films impressionnants de son travail avec des bœufs et des taureaux vosgiens dans la forêt. Il est actuellement le seul agriculteur de ma connaissance qui cultive des prairies et des forêts sans tracteur sur une exploitation de 40 hectares dans la Creuse.
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Fig. 11. Rencontre des tractions (Photo Edwin Rotzal) : Ben et Bubi, Gris rhétiques menés par Gerd Döring et Maximilian Bauer devant une locomotive KDL de 70ch, fabrication 1944 par la firme Budich à Breslau, roulant sur une voie à 600mm d‘écartement.
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Edwin Rotzal a présenté ses photos du mois de janvier : débardage avec Ben et Bubi, les bêtes de la famille Döring. Il y avait aussi des scènes impressionnantes de la locomotive à vapeur du chemin de fer local à voie étroite en pleine coopération avec les bouviers.
Ruben Klemm, 19 ans, a surpris tout le monde avec des photos de la récolte du foin, du transport de fumier et d’autres travaux réalisés exclusivement avec deux bœufs de trait tardivement castrés et un cheval. L’exploitation est située à Pobiedna, en Pologne, près de la frontière tchèque et à peine 50 km au sud-est de Görlitz. Elle est gérée par ses parents, avec lui et ses 2 frères. Ruben est venu à la rencontre en vélo et – signe des nombreux succès à assurer les contacts fructueux – est reparti pour passer un moment chez Philippe Kuhlmann.
Astrid Masson a également montré des photos des débuts naïfs de son travail avec des vaches et des bœufs, allant de 2006 à aujourd’hui sur le Domaine de Dahlem et à la ferme d’Auenhof à Pabstthum, où elle utilise des Pies Noires Allemandes (Niederungsrinder) et des Vogelsberger (Rotes Höhenvieh).
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Fig. 12. Remarquez le collier pour bébé, mais aussi l’épis sur le front (Photo Astrid Masson)
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Le dimanche matin, on a discuté des hipposandales à vaches, de comment manipuler le sens de la croissance des cornes en faisant de petites marques de lime dessus, et sur la question de savoir si la forme de la tête et les épis des poils sur le front pourraient indiquer le caractère d’une vache. Les conversations se sont poursuivies lors d’une jolie balade dans la neige avec le petit quatuor de veaux et la fille d’Anne chevauchant la vache Geanna. De retour à la ferme autour du feu de cheminée, nous avons terminé les restes du buffet. Ensuite, les participants sont rentrés chez eux – à vélo, en train ou en voiture, inspirés et enrichis de nouvelles idées.
Un aspect de la rencontre tout particulièrement encourageant et bienvenu, c’est que bon nombre de jeunes sérieusement intéressés y ont participé. Certains travaillent et s’entraînent déjà avec des bovins. Cette technique de travail avec les bœufs présente tant d’avantages – écologiques, sociaux et même économiques – et pourrait rencontrer un intérêt renouvelé à l’avenir.
Quiconque s’intéresse aux activités du « Groupe de Travail ZUGRINDER » peut les suivre sur le site Internet www.zugrinder.de ou sur le forum : https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspann/
https://www.pferdekutscher.de/vorpferd/index.php?board/13-zugrinder-rinderanspannung/
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Astrid Masson
Traduction/adaptation Cozette Griffin-Kremer avec Léonnie Biteau, André Kammerer, Michel Bastien
Posté le 14 mars 2025 - par attelagesbovinsdaujourdhui
La fin de Peelish et de Peeshoo 2025
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La fin de Peelish et de Peeshoo
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Peelish (à droite) et Peesho sur la route du chantier débardage en mars 2015 -Forêt de Lyons
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Peelish et Peeshoo au débardage en mars 2015 – Forêt de Lyons
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Ils sont partis en 2025 tous les deux, mes deux Normands à un mois d’intervalle, Peeshooo le premier le 7 décembre et Peelish le 5 février.
Ils ont été euthanasiés tous les deux à la maison dans leur dernier environnement en Auvergne où je les avais déménagés de Normandie en mai 2016 avec leurs copains d’étable Bretons Pie Noire, Naha et Naki .
Ces deux derniers sont maintenant les seuls et sûrement les derniers occupants de l’étable au moins sous ma houlette.
La température n’y est plus la même, elle est plus froide en cette période d’hiver sans les deux radiateurs Normands même après avoir fait une chasse à toutes les ouvertures même les plus petites pour assurer aux Bretons la meilleure température nécéssitée par leurs dix neuf ans, les Normands en avaient dix huit.
Ils sont un peu perdus sans ces deux monstres de plus d’une tonne à leur côté que je croyais immortels ou au moins au départ desquels je n’avais jamais pensé ni imaginé un après tant je ne voyais pas pourquoi le faire.
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Maintenant j’appréhende le moindre problème qui pourrait toucher Naha ou Naki et qui m’obligerait à arrêter la vie de l’un d’eux. Comment survivrait alors le dernier ou comment supporterait-il le fait de rester seul en attendant sa fin? Alors je continue à les papouiller et les surveille comme le lait sur le feu.
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Et puis il y a les chaînes pendantes.
Je les avais déjà évoquées dans un article publié dans Sabots il y a une quinzaine d’année. Ces chaînes d’attache à la crèche qu’ils ne portent plus mais que je laisse en place.
Ces deux là ne serviront plus, elles vont rouiller et ne poliront plus la planche de la crèche puisque sans mouvements du cou auquel elles étaient reliées.
Je suis dans la même situation que ces deux éleveurs connaissaient , l’un dans le canton de Vauds en Suisse et l’autre dans le Cantal, lorsqu’ils devaient se séparer d’une de leur vache. Pendant plusieurs jours ils ne pipaient mot et moi je prends la plume.
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Ce n’est pas uniquement la mort de deux bœufs Normands que j’évoque, c’est aussi tous les changements que leur départ génère, les nouvelles habitudes à prendre puisqu’ils ne sont plus là, celles auxquelles je renonce puisque devenues inutiles, le rangement de leur matériel de travail et toute une organisation qu’ils nécessitaient et qui m’attachait à eux.
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Et puis il y a moi avec mes soixante treize ans dont les dix huit derniers passés en leur seule compagnie et tous les souvenirs accumulés avec eux d’éducation, d’apprentissage, de débardage en forêt de Lyons en Normandie, les soucis de matériel ou de santé de l’un ou de l’autre.
Il ne me reste plus maintenant que les petits trucs que je ramasse comme le dernier morceau de pierre à sel de Peelish retrouvé en nettoyant la crèche, une touffe de poils et tous ces changements d’organisation.
Je vivais comme eux dans le moment présent goûtant le bonheur de travailler avec eux, de les entretenir en hiver et de les remettre à l’herbe au printemps.
Je n’ai jamais pensé à de tels moments de décision à prendre auparavent.
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Alors à quoi toutes ces années ensemble ont-elles servies ?
Bien évidemment à les protéger de la fin la plus violente qui soit et à les faire vivre dix huit ans de pâtures au milieu de leur troupeau de quatre, à leur apprendre le travail et à partager tous les trois et cinq en incluant les deux Bretons.
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Peelish en haut à droite au dessus de Naha, Peesho devant lui au dessus de Naki lors d’une sieste en groupe
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Et puis il ya tout ce qu’ils m’ont laissé de souvenirs du jour où j’ai été les chercher, de leur première
liberté dans le carré de pâture derrière la maison, les échappées de Peeshoo, son saut par dessus la brouette fourragère qui en est restée marquée, un bout de pierre à sel, les câlins de Peelish, et bien d’autres sur lesquels je ne peux que tomber au fur et à mesure que le temps passe et que ma mémoire me les rappelle.
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J’ai veillé Peeshoo pendant sa dernière nuit, j’ai été lui cherché du floconné à l’écurie pour qu’il mange mais il ne voulait plus et je n’ai pas pu ou su le convaincre qu’il avait encore des années devant lui.
Alors j’ai pris la décision finale pour qu’il parte au plus vite sans avoir à subir des tentatives de relevage successives qu’il ne comprenait plus. J’espère avoir pris cette décision assez rapidement pour qu’il soit libéré sans avoit trop à subir des efforts physiques et certainement mentaux qui lui auraient été imposés.
Je me souviens avoir crié, si ce n’est hurlé, son nom deux fois quand le camion a démarré après avoir chargé son corps. Je préfère croire qu’il m’a entendu.
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Pour Peelish je n’ai pas hésité. Il est parti avec quelques douleurs mais avant que son état ne se détériore au point de ne plus pouvoir se relever.
Je l’ai emmené dans une pâture en bordure de route au licol, il a pu mangé un peu d’herbe pendant le trajet et puis il s’est couché doucement après une première injection et avant la seconde surdosée qui a arrêté son cœur.
Comme un gosse, j’espère qu’ils se sont retrouvés tous les deux sur le chemin de la pâture toujours verte avec un ruisseau et quelques arbres pour abri que j’appelle la Lisière des bouleaux vers laquelle j’ai déjà envoyé beaucoup de mes chats, chiens, volailles et mon vieux cheval, Cheyenne en 2019.
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Peeshoo en premier plan et Peelish en second
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Pee’lish désignait l’ourson mâle dans une langue du Grand Nord oubliée aujourd’hui, nom qui lui allait comme un gant, et Pee’sho le lynx. Ces deux noms, même si le second ne correspondait pas vraiment à celui qui le portait, m’ont permis d’avoir un nom unique pour les encourager lors des efforts de débardage soit Lespee.
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Ces deux animaux , très câlin pur l’un et très fantasque pour l’autre, m’ont marqué au delà de tout ce à quoi je m’attendais.
J’espère leur avoir fait une belle vie. Il me reste maintenant à faire en sorte qu’il en soit ainsi pour mes deux dernierx chevaux, deux bretons pie noire de dix neuf ans, deux derniers chiens, mon chat et mes quatre poules, avant de tous les rejoindre ce qui me tarde déjà tant la proximité que chacun d’eux m’a accordé depuis presque vingt années a été forte et sans faille.
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Frédéric Iehlé
Posté le 20 mai 2024 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Quand la corne arrachait tout, réédition du livre par l’Association Violette et François JUSTON
Posté le 4 septembre 2023 - par attelagesbovinsdaujourdhui
La corne rose, deux voyages sur les routes française avec des bovins pour soutenir la ligue contre le cancer, 2023
Retrouvez la page de la corne rose pour un don pour la ligue contre le cancer en cliquant ici
« Les rêves ne peuvent être atteints seul »
Le but de ce voyage est de réaliser nos rêves, tout en permettant rendre hommage à des personnes proches et en faisant notre possible pour aider notre prochain.
Une seconde équipe partira du département de la Vienne fin-août pour faire plus de 170 km en compagnie de 2 bœufs, en moins de 30 jours.
Avant notre départ nous avons posé plusieurs questions à nos voyageur, Léonnie et Corentin qui sera accompagné de son grand-père, André Kammerer.
Départ Alsace
Corentin :
Comment as-tu découvert cette passion ?
« Je suis tombé tout petit sans le vouloir dans la traction animale. Papy avait un cheval de trait avant de passer au bovin. Ma première rencontre des Bouviers, je l’ai faite en 2009, j’avais 6 ans. Ma passion c’est vraiment déclarer vers 2015. J’ai aidé mon grand-père à sortir du bois en forêt. Je trouvais ça marrant et j’ai essayé de tirer un peu mais cela ne marchait pas vraiment. Il ne se laissait manipuler que par mon grand-père et n’écoutait personne d’autre. Ensuite tout s’est enchaîné très vite car le bœuf s’est fait une jambe de bois. J’ai vraiment compris que ça m’intéressait quand de douleur, il c’est ouvert à moi et m’a fait comprendre le lien qu’il avait avec mon grand-père. Ce jour-là, j’ai eu un sentiment qui m’a donné envie de créer ce lien dans de bonnes conditions.
J’ai enchaîné à la rencontre des Bouviers les rencontres, j’ai cherché le savoir là où on me le donnait… et me voilà aujourd’hui capable de dresser et mener plusieurs bovins en même temps, je pense que je n’ai pas appris un 1/4 de ce que je vais encore apprendre. C’est pour ça que tous les événements de ce type me paraissent importants à organiser, pour que tout le monde puisse découvrir tout cela. »
Présentes-nous tes compagnons de voyage.
« Dans cette traversée, j’aurai deux compagnons de voyage avec un grand écart d’âge. Effectivement, je voyagerai avec Modestine notre génisse et mon grand-père André Kammerer.
Modestine est la première personnalité féminine bovine, de la famille. Avant elle, nous avons eu 4 bœufs dont un qui tient compagnie actuellement, Tino. Tous nos bovins sont des Vosgiens car nous voulons travailler avec une race locale et aussi car ils ont une très bonne réputation pour la traction. Modestine a un caractère très particulier. Contrairement à beaucoup de bovins, elle s’ouvre très vite aux personnes et apprend tout aussi vite. Cela ne veut pas dire que n’importe qui peut la manipuler, elle a ses préférences. Malheureusement pour moi, elle préfère mon grand-père car il la manipule plus souvent.
Mon grand-père, pour faire simple, c’est la personne qui m’a appris les bases de la discipline. On pourrait avoir l’image d’une personne très dure au premier abord. En réalité c’est une personne très sensible à ces animaux, il fait tout pour leur bien-être qui est une priorité. Il est toujours présent pour partager des moments importants qu’ils soient bons ou mauvais. C’est marrant de se dire qui m’a transmis sa passion sans le vouloir et que maintenant je suis en train de réaliser son rêve en même temps que le mien. Je le remercierai jamais assez de continuer malgré l’âge juste pour moi. Modestine ne ferait pas partie de notre famille s’il avait arrêté. De plus Tino qui a des problèmes de santé ne serait peut-être plus de ce monde pour lui éviter la potentielle douleur et solitude. »
Comment t’es venue l’idée de ce voyage ? Et pourquoi soutenir la Fondation de lutte contre le cancer ?
« C’est sur un chantier en Suisse que l’idée m’est paru. En refaisant ma vie en travaillant. Je me suis rendu compte que ma grand-mère avait le cancer en même temps que ma voisine. Après un long combat, ma grand-mère s’en est plutôt bien sortie, malheureusement cela n’a pas été le cas de ma voisine. Quand j’y ai pensé, j’ai directement eu un déclic, il fallait absolument que je soutienne une association pour toutes ces personnes.
Après une grande réflexion, j’ai décidé de réaliser un rêve en même temps qu’un projet de soutien. Parcourir plusieurs centaines de kilomètres avec une vache. Pour être plus précis, parcourir 600 kilomètres à pied avec elle. Pour réaliser ce projet, il faut un peu de préparation, à l’heure où j’écris ce texte. Je peux officiellement dire que pour le voyage je devrais avoir tout le matériel nécessaire. Mais pour la rencontre nous manquons de beaucoup de choses que je n’arrive pas à trouver. »
Départ de la Vienne
Léonnie:
Comment as-tu découvert cette passion ?
« En octobre 2016, je suis allé à la rencontre des bouviers pour faire un reportage photo. Ces toucheurs de bœufs transmettent leur savoir et leur passion à tous ceux qui le souhaitent. On m’a accueilli volontiers. J’ai la chance d’apprendre en même temps que de faire des clichés.»
Comment as-tu rencontré Corentin ?
« Lors du rassemblement des bouviers en Alsace de 2019, j’ai fait beaucoup de rencontres. De nombreuses personnes viennent de toutes les régions de France et des pays alentours ! C’est là que j’ai rencontré Corentin, un jeune qui travaillait aussi bien que les adultes aux contacts des bovins. Depuis on est toujours resté en contact.»
Quel est ton lien avec les darioleurs de Vendée et l’histoire de tes compagnons de route ?
« Je suis partie à la recherche de nouvelles personnes pour compléter mes connaissances. Au détour d’une conversation, on m’apprend l’existence d’une association non loin là. Elle a pour but de transmettre un savoir, en faisant des démonstrations sur la culture vendéenne dans tous les départements alentours. Les darioleurs aillant une paire de bœufs, Normand, vieillissant, ils ont eu besoin de nouveaux animaux pour prendre la relève. Accompagnés par deux autres personnes, nous nous sommes proposés pour nous lancer dans le dressage de Safran et Boulot.»
Pourquoi partir sur la route avec deux bœufs ?
«Tout commence lorsque j’ai reçu un appel de Corentin. Il finit par me dire « Tu sais, je pense à un projet fou mais celui-là, il est pas mal. Je veux aller avec une vache à pied chez Jo dans la Creuse pour faire un nouvel événement dans le style de “la rencontre des bouviers d’Alsace” et soutenir une association. » J’ai répondu aussitôt « Moi aussi, je veux faire partie du voyage ». On s’est directement lancé. Maintenant, on est en pleine construction du projet pour fédérer personne, association et organisme autour de la traction bovine et de sa valorisation ainsi qu’une collecte de dons pour la lutte contre le cancer.»
Lien de l’évènement final (http://attelagesbovinsdaujourdhui.unblog.fr/2023/05/15/premier-rassemblement-autour-de-la-traction-bovine-du-22-au-24-septembre-2023-gentioux-pigerolles-23/#:~:text=Cette%20ann%C3%A9e%202023%20est%20particuli%C3%A8re,au%2024%20septembre%20en%20Creuse.).
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