Archive pour la catégorie ‘Travaux’
Posté le 15 août 2024 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Débardage et débusquage à la rencontre 2024 des bouvières et bouviers de France à Châtelus-Malvaleix (2) du 8 au 12 Mai 2024
Posté le 18 mai 2023 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Labour avec deux vaches Gasconnes chez Gérard et Patrick Respaud en Mars 2023, le Mas d’Azil (09)
Merci à Jean Baptiste Pozza de nous avoir communiqué cette belle vidéo de l’attelage de la famille Respaud au Mas d’Azil dans l’Ariège (Cliquez ici pour voir).
Posté le 26 avril 2023 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Travailler avec une vache ! article de Pascal Durand, GENTIOUX PIGEROLLES (23)
Travailler avec une vache !
La vache, animal de travail des petites fermes françaises, a encore sa place mais, peut-être, avec des pratiques légèrement différentes de ce qui est connu.
En quelques mots, voici mon avis et mes pratiques.
L’accès au foncier est de plus en plus compliqué, rentabiliser du matériel motorisé sur de petites structures est également difficile, même avoir la nourriture pour de puissants animaux de travail peut être compromis. La vache nous donne du lait, de la viande, les légumes qu’elle permet de cultiver, sans compter son aide pour les transports comme le bois ou le fumier. Je précise que son intérêt ne réside pas seulement dans son utilité, il peut s’agir également d’affinités pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec des chevaux. Plus placides que des chevaux, les bovins peuvent être plus rassurants.
En quelques décennies de nombreuses choses ont changé:
- Les tracteurs de nos grands-pères ne sont pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui, le matériel de traction animale actuel n’est pas forcément le même que celui du 19e siècle, le climat est déréglé et moins prévisible…
Pour s’adapter, certaines techniques agronomiques changent et donc certains outils doivent évoluer. Il en est de même pour les harnachements comme pour les manières de travailler avec les bovins, et il est possible d’intégrer des accessoires et formes connus ailleurs mais moins pratiqués sous nos contrées.
- Le travail avec les animaux dont les bovins, ne fait plus partie de notre environnement quotidien depuis l’enfance, maintenant il s’agit d’une réappropriation des raisons et des savoir-faire. Il y a beaucoup de choses à apprendre, à découvrir, à pratiquer, mais cela laisse également la possibilité de l’envisager sous un nouvel angle, (notamment sur la relation avec les animaux), il ne s’agit plus d’une connaissance et d’ une habitude indiscutable qui se transmettent, mais d’ une recherche parfois mûrement réfléchie.
- Il y a de moins en moins de monde dans les campagnes, on doit travailler seul avec nos animaux, même pour des travaux de précision. Il n’y a plus le vieux ou le gamin pour donner la main. Le guidage et le dressage doivent donc être faits en conséquence.
- Sur les petites fermes, les animaux ne travaillent pas tous les jours car les activités sont très variées entre la production, la transformation, la vente… qui sont souvent les clefs de la survie des petites structures.
- Les travaux lourds, souvent peu rentables en traction animale peuvent, si nous le souhaitons, être réalisés par des tracteurs présents dans notre environnement proche.
- Il reste donc pour la traction animale et plus particulièrement pour les petites structures travaillant avec une vache ou un bœuf, principalement du travail de précision ou du travail en conditions difficiles. Celui-ci est difficilement rentable à la main et trop coûteux en matériel motorisé spécialisé.
En résumé, on a plus besoin de bovins bien dressés et précis que de puissance, ce qui est grandement amélioré par le travail avec un seul animal. Je rajouterai également qu’aujourd’hui nous sommes nombreux à porter haut les questions de bien-être animal et à ne pas souhaiter de relations brutales ou violentes au quotidien. Les animaux qui nous aident dans notre travail, même s’ils sont forcément sous la contrainte ( ils ne voient pas toujours l’intérêt de cultiver des patates ou de sortir du bois), l’acceptent beaucoup mieux quand il y a une contrepartie affective et de l’attention.
Traditionnellement, en France, les bovins sont en général attelés avec un joug double, principalement pour les raisons suivantes:
- Le joug, simple ou double, a un coût relativement réduit, surtout pour certains modèles (pas les plus confortables!) qu’on peut réaliser soi-même.
- Les animaux au joug ne nécessitent pas d’autres harnais (comme l’avaloire) car le joug permet de freiner les attelages roulants.
- Le joug double étant également un outil de contention, on peut travailler même avec des animaux partiellement dressés ( ou au moins un des deux).
- Les animaux restant en paire avec un de leurs congénères, il n’y a pas besoin de les habituer à être en confiance et serein seul avec nous.
- Le travail en paire au joug peut commencer dès que les animaux connaissent deux ordres: marche et arrêt. Pour tourner, on en arrête un et on fait avancer l’autre.
Le joug, après plusieurs millénaires d’utilisation, s’est affiné et a pris des caractéristiques locales différentes en fonction des animaux ou de la géographie, mais il reste basé sur le même principe, un bois reliant la tête (ou le garrot dans d’autres pays) de deux bovins.
Comme je le précisait plus haut, les harnachements ont évolué et le véritable changement est survenu récemment avec l’arrivé du collier, il y a seulement quelques décennies.
Dans les années 30, à la demande d’Hitler, exigeant un meilleur traitement des bovins au travail, des scientifiques ont élaborés un collier pour bovins qui améliore leur conditions de travail, leur confort au travail et qui également augmente leurs capacités de travail. Il est simple et économique à réaliser et peut relativement facilement passer d’un animal à un autre. C’est le collier 3 points, parfois appelé collier Suisse. En Allemagne, Hitler ayant interdit l’usage du joug, le collier 3 points l’avait remplacé pour le travail en paire comme en solo.
Les bovins, qui ont eu l’opportunité de travailler avec le joug et avec le collier, affirment clairement leur préférence. Un bœuf me disait (en espagnol) qu’il tirait plus facilement la kassine et 5 dents de vibroculteur avec un collier, que la même kassine et 4 dents de vibroculteur harnaché avec un joug simple. La FAO confirme les propos du bœuf !
Pour les raisons citées ci-dessus, j’ai choisi de travailler avec une vache harnachée avec un collier et menée de derrière aux guides, et avec un caveçon. Voici quelques-unes des pistes qui fonctionnent pour moi afin de le faire dans de bonnes conditions :
- Si on veut travailler avec un seul animal, celui-ci doit être serein et en confiance avec nous comme au milieu du troupeau. Il doit se sentir en sécurité avec nous. Pour ma part, pour y arriver, généralement après le sevrage, je le mets seul, au piquet, à proximité de la maison. Il se désensibilise, et à ce moment-là, il fait plus partie de la famille que du troupeau. Après un an, il rejoint le troupeau, il s’y sent bien, mais n’a pas peur de le quitter pour venir nous voir à la maison…
- Les bovins suivent très facilement une ligne, suivre une raie de labour ou un passage de roues sur un chemin ne demande pas énormément de pratique mais, si nous voulons plus de précision le caveçon (ou le licol) et les guides sont indispensables. Ainsi, ils peuvent désherber avec précision les lignes de carottes et celles d’oignons, précision qui n’est pas nécessaire pour des lignes de choux ou de pomme de terre. En effet ce dernier type d’implantation culturale n’engage qu’une routine à suivre les rangs et d’en sortir pour prendre le suivant sans grandes interactions de précisions tout au long du rang contrairement à d’autres cultures qui nécessitent de réajuster précisément la trajectoire via les guides et le caveçon.
- Les bovins nous suivent facilement. Dans les étapes de dressage il faut au plus tôt leur apprendre à passer devant si nous souhaitons guider de derrière. Je fais généralement cela la première année, dans l’ordre suivant :
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- Les habituer à être attachés.
- Aller se promener en les tenant au licol ou au caveçon en leur enseignant les ordres de base. Toujours donner avec la voix les ordres qu’on donne avec les gestes. L’idéal est de le faire tant qu’on est assez fort pour le contenir, entre le sevrage et les 6 mois c’est le plus facile mais on peut, avec plus de force, le faire plus tard.
- Quand l’animal marche correctement au licol, passer au plus vite à ses côtés, au niveau de son épaule (pour marcher de front). Cette étape est courte et à partir de ce moment on peut mettre la longe en guides pour commencer à l’habituer au guidage sur le licol ou caveçon.
- Quand cela fonctionne, passer en arrière de son épaule pour qu’il soit devant, et nous derrière. Pendant toutes les étapes précédentes le rassurer en lui parlant et en mettant la main sur son dos juste en arrière de l’épaule.
- A partir de ce stade, il est possible de passer juste derrière lui avec les guides. Les guides passant bien sur ses flancs, l’animal se rassure en sentant le contact. Quand il marche aux guides, on a tout intérêt à aller se promener dans les chemins, les bois, faire du tout-terrain…pour le désensibiliser mais également pour ancrer les ordres en travaillant : les arrêts, demi-tours, changements de direction…Les séances ne doivent pas être trop longues et s’adapter à sa maturité intellectuelle. Il ne restera plus qu’à réviser les ordres et à apprendre les différents travaux et l’effort le moment venu. Ne pas sous estimer les séances de promenade avec les animaux jeunes, ça les prépare bien pour la suite mais c’est également un très bon apprentissage pour rentrer en contact avec l’animal, le connaître, apprendre à anticiper, s’habituer au guidage…aussi important pour le jeune meneur que pour le jeune bovin.
La sécurité !
Pour la sécurité du bovin comme pour celle du meneur ou de son entourage, ne jamais oublier que l’ordre de base qui doit être intégré avant d’atteler est l’arrêt, le STOP !
Pour cela le caveçon est un très bon outil pour la sécurité, il n’est pas là pour violenter. Même avec un animal gentil et confiant, je l’utilise, car en dressage comme au travail on doit pouvoir faire face à tout imprévu.
En dressage comme pour le travail, j’utilise une sorte de surfaix avec des passants pour les guides. Le surfaix permet d’avoir un point de levier pour les guides en arrière des épaules, ce qui est très important pour les animaux qui font demi-tour sur place, sous les guides. C’est très pratique pour ne pas perdre le contact, surtout avec des jeunes animaux encore vifs.
L’apprentissage se fait par étapes et plus on commence jeune, moins on a besoin de batailles et de conflits, mais également moins on aura besoin de force.
Avant un an, les séances d’apprentissage ne doivent pas excéder 15 ou 20 minutes, et plus ils grandissent, plus leur maturité intellectuelle leur permet de faire des séances longues.
Souvent, ne pouvant les travailler régulièrement, il est préférable et plus efficace de les faire travailler tous les jours pendant 1 semaine ou 2 (même s’ils restent plusieurs semaines sans travailler) que de faire une séance tous les 8 ou 15 jours.
Un animal adulte qui travaille très peu verra de moins en moins l’intérêt de travailler et, il faudra aller au conflit pour remettre en place un travail serein et de qualité . Une période de reprise sera donc nécessaire pour retrouver l’attention au travail en plus de la condition physique. Pour ces raison, il est important d’avoir différents travaux à réaliser au long de l’année mais forcément également une gamme d’outils suffisamment variés ou suffisamment polyvalents pour pouvoir travailler régulièrement.
Voilà quelques infos sur ma manière de travailler et quelques raisons de mes choix.
Posté le 19 août 2022 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Traction bovine au Château Corbin Michotte, Maison Boidron
Au Château Corbin Michotte, Saint-Emilion Grand Cru, la Maison Boidron (Cliquez ici pour voir) remet en pratique depuis 3 ans le travail des vignes avec des bœufs de traction.
Posté le 17 juillet 2022 - par attelagesbovinsdaujourdhui
Formation à la traction bovine aux guides et au collier chez Pascal Durand 26, 27 et 28 Août 2022, Gentioux Pigerolles (23)